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Les trois chefs des Brigades Ezzedine al-Qassam ont été tués à Rafah dans un raid mené par l'aviation en coordination avec le renseignement israélien, 36 heures après la reprise des hostilités dans le territoire palestinien, ont indiqué les deux belligérants.
Deux d'entre eux, Raëd al-Atar et Mohammed Abou Chamala, figuraient parmi les hommes les plus recherchés par le renseignement israélien. Ils sont associés à différentes attaques et à deux évènements qui ont marqué les Israéliens : l'enlèvement du soldat Gilad Shalit en 2006 et la mort de trois soldats à Rafah le 1er août.
Des secouristes palestiniens creusent dans les gravats d'un immeuble détruit par des bombardements israéliens à Rafah dans le Sud de la bande de Gaza, le 21 août |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Au moins 19 Palestiniens, dont quatre enfants, ont été tués et des dizaines d'autres blessés dans différentes frappes israéliennes dans la nuit des 20 et 21 août.
Le raid contre les commandants d'al-Qassam a fait au moins quatre autres morts à Rafah, la ville qui avoisine la frontière égyptienne et qui est l'un des secteurs les plus dévastés par la guerre, ont indiqué les secours.
Il n'a laissé de l'immeuble dans ou près duquel se trouvaient les victimes qu'un cratère et un tas de ruines.
Parmi les trois chefs du Hamas, Mohammed Abou Chamala et Raëd al-Atar appartenaient au haut commandement des Brigades, selon une source palestinienne.
Abou Chamala, une cible désignée
Mohammed Abou Chamala était le commandant d'al-Qassam pour le Sud de la bande de Gaza. À ce titre, il était une cible privilégiée de l'armée israélienne qui a livré d'intenses combats dans le Sud du territoire et autour de Rafah après la mort de trois soldats attaqués par des combattants palestiniens lors d'une opération de destruction de tunnels le 1er août.
L'armée israélienne avait d'abord craint que l'un des soldats, Hadar Goldin, ait été enlevé. Il a plus tard été déclaré mort. Les Palestiniens auraient toujours une partie de son corps.
Raëd al-Atar était traqué pour avoir planifié et dirigé l'opération au cours de laquelle avait été enlevé le 25 juin 2006 le soldat Shalit.
Le rapt avait déclenché cinq mois d'opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza. Le sort du soldat avait tenu en haleine l'opinion avant qu'il ne soit libéré le 18 octobre 2011 en échange d'un millier de prisonniers palestiniens.
"Israël devra payer le prix"
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est gardé mercredi 20 août de confirmer ou d'infirmer que Mohammed Deif avait été visé et a fortiori qu'il avait échappé pour la sixième fois à une tentative d'élimination. Mais il avait justifié le principe : "Les dirigeants des organisations terroristes sont des cibles légitimes".
"L'assassinat des dirigeants des Brigades Ezzedine al-Qassam est un crime immense qui ne brisera pas notre détermination, ni n'affaiblira notre résistance, mais dont Israël devra payer le prix", a prévenu un porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri.
Au moins 2.069 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le 8 juillet et le lancement par Israël de l'opération "Bordure protectrice" pour faire cesser les tirs de roquettes et détruire les tunnels d'attaque palestiniens.
Mohammed Abou Chamala, un des trois chefs du Hamas tué, et le haut responsable du Hamas Ismail Haniya (droite), à Rafah dans le Sud de la bande de Gaza, le 26 février |
Les hostilités ont repris mardi soir après neuf jours de cessez-le-feu et l'échec de négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens au Caire.
Deux frappes ont pris pour cibles des groupes de gens dans les rues de Beit Lahiya (au Nord du territoire) et de la ville de Gaza jeudi 21 août, tuant sept personnes, dont quatre enfants, ont rapporté les secours.
Les branches armées du Hamas et de son allié du Jihad islamique ont revendiqué, elles, des dizaines de tirs de roquettes vers Israël. L'armée israélienne a dénombré 17 tirs, dont l'un a été intercepté par le système anti-missiles israélien. Elle n'a pas rapporté de victimes.
Ces tirs ont épargné l'aéroport international de Tel-Aviv, malgré la mise en garde lancée mercredi 20 août par al-Qassam, selon les Israéliens. Les Brigades avaient prévenu les compagnies aériennes étrangères de ne pas se poser à l'aéroport Ben-Gourion, laissant entendre qu'il serait à nouveau pris pour cible.
Al-Qassam a effectivement revendiqué jeudi 21 août un tir de roquette vers Ben-Gourion. Mais l'armée israélienne a démenti. Tous les vols à l'arrivée et au départ de l'aéroport ont été maintenus jeudi matin, selon l'Autorité aéroportuaire.
Entre la soif probable de vengeance du Hamas et le refus israélien de négocier "sous les bombes", les négociations avortées du Caire ne donnaient aucun signe de devoir reprendre jeudi 21 août.
Les pourparlers sont "enterrés" avec le corps du fils de Mohammed Deif, a dit al-Qassam. "Si le Hamas tire, nous riposterons avec plus de force encore, et s'ils ne comprennent pas aujourd'hui, ils comprendront demain, et si ce n'est pas demain, ce sera après-demain", a répliqué le Premier ministre israélien.
Dans une déclaration adoptée à l'unanimité, le Conseil de sécurité de L'ONU a cependant appelé Israéliens et Palestiniens à reprendre les discussions.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a de son côté entamé une visite à Doha pour rencontrer l'émir du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, et Khaled Mechaal, le chef en exil du Hamas.
AFP/VNA/CVN