Depuis qu'il a pris ses fonctions il y a un an, le chef de la droite israélienne a dû gérer crise diplomatique sur crise diplomatique, tout en étant confronté à un blocage total du processus de paix avec les Palestiniens.
Non seulement des frictions se sont multipliées avec l'Égypte et la Jordanie, seuls pays arabes à avoir signé la paix avec Israël, mais les relations avec la Turquie, longtemps considérée comme un allié stratégique, se sont dégradées à la suite de la dernière guerre de Gaza et de la récente humiliation publique de l'ambassadeur turc en Israël.
Des désaccords sont aussi apparus avec plusieurs pays européens, notamment scandinaves. Mais le coup de froid dans les relations avec Washington, dont rien n'indique qu'il n'est que passager, représente l'évolution la plus inquiétante pour les dirigeants israéliens.
L'accueil réservé par le président Barack Obama à Benjamin Netanyahu lors de sa visite fin mars à Washington illustre l'ampleur de la crise israélo-américaine, sans précédent depuis des décennies.
Les 2 hommes, qui ne semblent guère avoir d'atomes crochus, ne sont parvenus jusqu'à présent à aucun accord, en particulier sur la colonisation juive à Jérusalem-Est annexée que M. Netanyahu entend poursuivre.
Le climat s'est à ce point dégradé qu'un des principaux conseillers de M. Obama, David Axelrod, a dû assurer qu'aucun "affront" n'avait été fait au Premier ministre israélien. Les analystes israéliens relèvent que l'isolement d'Israël est, dans un large mesure, lié à des développements antérieurs de plusieurs mois à l'arrivée au pouvoir de M. Netanyahu.
Ainsi l'image d'Israël auprès de l'opinion internationale a été sérieusement ternie par l'opération "Plomb durci" lancée en décembre 2008 contre la bande de Gaza par le précédent gouvernement d'Ehud Olmert. Le bilan humain (1.400 Palestiniens tués, dont des centaines de civils) et l'étendue des destructions matérielles (soulignés par le rapport Goldstone de l'ONU) ont placé Israël sur le banc des accusés.
Depuis, les Palestiniens ont suspendu les négociations avec Israël et les relations avec la Turquie se sont détériorées.
Quant aux relations avec Washington, l'élection de Barack Obama a marqué un vrai tournant : M. Netanyahu n'est plus en symbiose avec le président américain comme ses prédécesseurs l'étaient avec George W. Bush dans la lutte contre "l'axe du mal".
Le président Obama accepte beaucoup moins que M. Bush la poursuite de la colonisation. Aux yeux de nombre de responsables américains, civils comme militaires, la politique de M. Netanyahu entrave les efforts des États-Unis pour se rapprocher du monde arabe et musulman.
AFP/VNA/CVN