France-Italie : coopération nucléaire et militaire accélérée

Le président français Nicolas Sarkozy et le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi ont donné le 9 avril un coup d'accélérateur à la coopération de la France et de l'Italie en matière d'énergie nucléaire civile et sur le plan militaire, lors d'un sommet annuel.

Un an après la signature d'un partenariat "historique", les autorités et les entreprises françaises (Électricité de France, Areva - numéro 1 mondial du nucléaire) et italiennes (Enel, Ansaldo - fabricant de turbines, Techint - technologie) ont paraphé 7 accords en matière de sûreté, de gestion des déchets, de formation et, surtout, de coopération industrielle qui préparent la voie à la construction de réacteurs français dans la péninsule.

"Notre volonté, c'est de travailler main dans la main avec les entreprises italiennes", a déclaré M. Sarkozy. "La France, ses entreprises, nous sommes vraiment décidés à investir dans le travail avec les Italiens."

Lors du précédent sommet franco-italien en 2009 à Rome, les électriciens des 2 pays Enel et EDF avaient créé une société pour étudier un projet de construction de 4 centrales de type EPR (réacteur nucléaire de dernière génération conçu par Areva). Enel, qui en détenait déjà une dans le premier, avait également pris une participation dans le 2e EPR français en construction.

Après le revers subi par les entreprises tricolores en décembre aux Émirats arabes unis, où leurs concurrentes sud-coréennes leur ont soufflé un marché nucléaire de 20 milliards de dollars, Nicolas Sarkozy a recoiffé vendredi sa casquette de premier vendeur du nucléaire "made in France".

"Je veux rendre hommage à la décision historique du gouvernement italien (...) de faire le choix du nucléaire, c'est une décision extrêmement importante", a-t-il insisté pour flatter son invité.

Les 2 dirigeants ont également fumé vendredi le calumet de la "paix ferroviaire" entre leurs 2 pays en s'engageant par écrit à "coopérer dans la libéralisation de leurs marchés".

Chauffés à blanc par l'entrée de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) dans le capital de l'opérateur ferroviaire privé italien NTV, qui a en outre décidé de s'équiper en trains AGV (Automotrice à grande vitesse) fabriqués par Alstom, les chemins de fer italiens (Ferrovie dello Stato) reprochaient à Paris de leur fermer les lignes françaises.

Sur le plan militaire, MM. Berlusconi et Sarkozy ont annoncé la naissance d'une brigade alpine franco-italienne de plusieurs milliers d'hommes, sur le modèle de la célèbre brigade franco-allemande, qui devrait être opérationnelle en 2013 et susceptible, selon l'Élysée, d'être déployée en Afghanistan.

En première ligne face à l'immigration clandestine africaine, France et Italie ont manifesté leur intention de "porter une politique européenne". En attendant, les 2 pays vont "généraliser" leurs patrouilles maritimes communes dans les eaux méditerranéennes.

Plus généralement, MM. Sarkozy et Berlusconi ont souligné leurs "convergences de vues extrêmement fortes" ou leur "collaboration intensive" sur les grands dossiers internationaux.

AFP/VNA/CVN

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