Iran : la diplomatie peut encore régler la question nucléaire

La question nucléaire peut encore être réglée par la voie diplomatique, a déclaré le 30 novembre lors d'une conférence de presse le président du parlement iranien, Ali Larijani.

"Je pense qu'il existe encore une opportunité diplomatique et il est dans leur intérêt de l'utiliser. L'Iran va poursuivre ses activités dans le cadre et sous la supervision de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Ils sont libres de choisir et l'Iran décidera en conséquence", a déclaré Ali Larijani, président du parlement iranien.

M. Larijani a également pressé les Occidentaux à accepter le programme nucléaire de son pays. "Une des options serait qu'ils (les Occidentaux) acceptent que l'Iran développe sa technologie nucléaire sous la supervision de l'AIEA. S'ils ne l'acceptent pas, l'Iran devrait alors protéger ses capacités nucléaires", a indiqué M. Larijani estimant que l'Occident devait répondre à cette question. "S'ils (Occidentaux) trichent, alors l'Iran devra choisir une autre voie", a-t-il déclaré. "Le parlement iranien s'attend à ce que la voie diplomatique soit empruntée. Nous pensons que la voie diplomatique au niveau international n'est pas définitivement épuisée", a-t-il dit.

"Ils peuvent l'utiliser et trouver une solution diplomatique. Mais ils ne doivent pas chercher à tricher. Il n'est pas possible qu'ils disent de temps à autres qu'ils veulent s'entendre avec l'Iran et qu'ensuite ils votent une résolution contre nous", a-t-il ajouté.

La déclaration de M. Larijani intervient au lendemain de la décision du gouvernement iranien de construire 10 nouvelles usines d'enrichissement d'uranium et de produire de l'uranium enrichi à 20%, suscitant de nouvelles inquiétudes dans la communauté internationale.

La décision du gouvernement iranien est une réaction à la résolution adoptée vendredi dernier par le Conseil des gouverneurs de l'AIEA condamnant Téhéran pour son programme nucléaire controversé et demandant à l'Iran de fermer son nouveau centre d'enrichissement d'uranium de Fordo, près de Qom (Centre) dont l'existence a été révélée en septembre.

Le gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad a ordonné dimanche dernier le lancement de la construction sur 5 sites déjà choisis pour des usines d'enrichissement d'uranium et de commencer à chercher des sites pour 5 autres usines, selon les médias officiels.

L'Iran projette de produire 20.000 mégawatts d'énergie nucléaire qui serait générée après la construction de ces nouvelles usines, qui seraient de la même taille que celle de Natanz (Centre).

"Pour produire 20.000 mégawatts, nous aurions besoin de 500.000 centrifugeuses avec la capacité actuelle. Mais nous avons conçu de nouvelles centrifugeuses d'une capacité supérieure, ainsi nous aurons besoin de moins de centrifugeuses que nous utiliserons dès qu'elles seront opérationnelles", a dit M. Ahmadinejad.

"Nous devons atteindre le niveau pour produire entre 250 et 300 tonnes de combustible par an dans le pays, et pour cela nous avons besoin de nouvelles centrifugeuses d'une vitesse supérieure".

Le chef de l'Agence iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi, a indiqué que cette décision était "une réponse ferme à la mesure scandaleuse du 5+1 (6 grandes puissances) lors de la dernière réunion de l'AIEA".

AFP/VNA/CVN

(01/12/2009)

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