Accompagné de 4 ministres et d'une flopée de grands patrons, M. Sarkozy devait entamer un séjour d'une vingtaine d'heures à Abou Dhabi par un dîner privé avec le prince héritier de l'émirat, cheikh Mohammad Ben Zayed Al-Nahyane. Il doit inaugurer aujourd'hui la toute nouvelle base permanente de l'armée française, la première ouverte à l'étranger depuis les indépendances africaines.
"La France montre ainsi qu'elle est prête à prendre toutes ses responsabilités pour garantir la stabilité dans cette région essentielle pour l'équilibre du monde", a-t-il affirmé. "Avec cette présence militaire permanente, la France s'engage résolument aux côtés de ses amis (émiratis) pour leur sécurité", a assuré Nicolas Sarkozy.
Ouverte à la demande des Émirats, la base française a précipité la remise à plat des relations militaires franco-émiraties. Un nouvel accord de défense entre les 2 pays sera signé aujourd'hui et remplacera celui de 1995. Ce texte devrait être publié, conformément à une promesse présidentielle.
Inauguré un an et demi à peine après son lancement, le "Camp de la paix" français doit héberger dès juillet 400 à 500 soldats sur 3 sites. Une base navale et de soutien logistique dans le port d'Abou Dhabi, une base aérienne où stationnera un détachement d'au moins 3 avions de combat et un camp d'entraînement au combat urbain en zone désertique.
Nicolas Sarkozy lui-même lui a fixé à demi-mot un troisième rôle potentiel, celui de vitrine commerciale des armements français, dont l'armée émiratie est une fidèle cliente.
Le chef de l'État français souhaite également profiter de sa visite pour faire la promotion auprès de ses hôtes du consortium français composé d'Areva, GDF-Suez, Total et EDF, en compétition avec les Américains et les Sud-Coréens pour la fourniture de centrales nucléaires.
AFP/VNA/CVN