Immobilier riverain : débarcadères pour bateaux de plaisance

Plusieurs riches propriétaires immobiliers à Hô Chi Minh-Ville se lancent avec ferveur dans la construction de débarcadères pour bateaux de plaisance à proximité des agglomérations urbaines et des zones de villégiature, n'hésitant pas investir des centaines de milliards de dôngs pour cela !

Ils espèrent, en effet, que ces ouvrages "particuliers" valoriseront davantage la valeur du projet lorsque les paysages alentours seront aménagés. Une nouvelle tendance donc, inspirée des zones littorales touristiques de renom comme Cat Bà (Hai Phong), Tuân Châu (Ha Long)...

Le maître d'oeuvre de Saigon Pearl a présenté le 1er mai dernier le plan de construction d'un débarcadère sur les rives de la rivière Sài Gon, destiné à amarrer 130 canots et bateaux de plaisance, avec un budget prévisionnel de 400 milliards de dôngs. La société de Binh Thiên An, chef d'oeuvre du projet Diamond Island ambitionne elle aussi de construire un débarcadère. Diamond Island, qui s'étend sur une superficie de 8 ha, se situe à la confluence des rivières Sài Gon et Giông Ông Tô, dans le 2e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville. D'ici, il ne faut qu'une dizaine de minutes pour se rendre au centre-ville en canot. Profitant de l'avantage de disposer de 3 berges, le maître d'oeuvre a décidé de construire le débarcadère sur la rivière Giông Ông Tô. Le coût de ce projet, qui englobe aussi les logements construits à proximité, est estimé à 300 millions de dollars. Cette société a acquis un bateau de plaisance de 2 millions de dollars pour montrer à ses clients potentiels la teneur du projet en se rendant directement sur les lieux.

Le projet en question se trouve dans l'agglomération des cités urbaines de haut standing de la zone de Nam Sài Gon, relativement éloignée du centre-ville. La société Tài Nguyên, responsable du chantier, y construira un débarcadère pour 20-30 bateaux de plaisance. Ce débarcadère se trouvera à côté de la zone de villégiature. Auparavant, la Société par actions de l'investissement Tân Hung avait annoncé qu'elle investirait dans le projet de centre commercial et de cité urbaine de Hung Diên, qui borde les 2 bras de la rizière Cho Dêm, au sud-ouest de Hô Chi Minh-Ville, profitant ainsi des atouts qu'offrent ces voies navigables et les paysages préservés qui les entourent. Tân Hung prévoit également d'installer un débarcadère pour satisfaire les besoins de déplacement des riverains.

Un modèle valorisant

Selon Lê Hoàng Châu, président de l'Association de l'immobilier de Hô Chi Minh-Ville, l'idée de construire des débarcadères en supplément des projets immobiliers n'est apparue que depuis quelques années. C'est une belle initiative car ce genre d'infrastructures fait valoir l'immobilier, embellit la physionomie de la ville et favorise le tourisme fluvial au sein de la mégapole du Sud.

Ce type de projet n'est néanmoins accessible qu'aux plus fortunés. En effet, rien que pour acquérir un bateau de plaisance, il faut compter entre quelques centaines de milliers et plusieurs millions de dollars. Et ces projets nécessitent de gros capitaux : il faut investir massivement dans le système de parcs, les quais maçonnés, l'aménagement des voies terrestres le long de la rivière, les opérations de curage... "La construction des débarcadères doit avant tout respecter le plan d'aménagement", souligne M. Châu. Le modèle de tourisme fluvial ne pourra prendre son essor si les entreprises immobilières sont les seules à construire des débarcadères. C'est pour quoi il est nécessaire que l'État cerne et répond aux demandes de loisirs de la population, en construisant des débarcadères à cet effet. "Les cours d'eau ne sont pas à considérer comme un obstacle naturel mais comme un point fort de la ville. Si l'on parvient à améliorer sensiblement la qualité des eaux, le tourisme fluvial se développera", affirme M. Châu.

Le potentiel du tourisme fluvial de Hô Chi Minh-Ville est très important car le réseau de voies navigables est réparti de manière relativement homogène. La ville compte environ 1.000 km de voies fluviales avec une densité 3,6 fois supérieure à la moyenne du pays, 10,3 fois plus élevée qu'en Chine et 38 fois plus qu'en Thaïlande. "Aujourd'hui, il faut investir dans le système de liaison interdébarcadère. Car certains ouvrages - les ponts vétustes notamment - sont un frein au développement des transports par voie fluviale", souligne Phan Công Bang, chef adjoint du Service des voies fluviales de Hô Chi Minh-Ville. Et dans ce contexte où la circulation routière est surchargée, "la mise en service des transports par voie fluviale est vivement encouragée".

Tùng Chi/CVN

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