Khaled Mechaal (centre), le chef du Hamas. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Les dirigeants du Hamas ont choisi Mechaal" comme président du bureau politique, a déclaré un haut responsable du mouvement joint par téléphone au Caire, sous couvert de l'anonymat. M. Mechaal était le grand favori pour se succéder à lui-même, les instances dirigeantes du Hamas pour la bande de Gaza, la Cisjordanie et la branche du mouvement en exil ayant décidé de renouveler son mandat pour quatre ans.
Selon des sources internes, M. Mechaal doit être assisté de deux adjoints : le Premier ministre du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, et le numéro deux du mouvement, Moussa Abou Marzouk. Le premier sera chargé du Hamas dit de "l'intérieur", installé à Gaza, territoire qu'il contrôle depuis 2007, et le second de la branche en exil.
La direction du Hamas, réunie depuis le week-end au Caire, a également procédé à la désignation de son comité exécutif, émanation du bureau politique et instance dirigeante de l'organisation, a précisé la source.
À la tête du Hamas depuis 2004, Khamed Mechaal, 56 ans, avait fait part l'an dernier de son intention de passer la main, mais le mouvement a préféré lui demander de rester en place dans une période de profonds changements régionaux.
La situation au Moyen-Orient, "a poussé le Hamas à choisir Mechaal qui a donné un visage international au mouvement et qui entretient de bonnes relations avec le monde arabe", a expliqué le 1er avril un responsable du Hamas.
Rallié à la "résistance populaire"
L'autre favori pour la succession était l'actuel adjoint de M. Mechaal, Moussa Abou Marzouk, installé au Caire. Longtemps considéré comme un radical, Khaled Mechaal a évolué vers le consensus, au point de se rallier à l'idée d'un État palestinien à côté d'Israël ou de la "résistance populaire".
En décembre dernier, M. Mechaal, auquel on prête l'ambition de succéder au président Mahmoud Abbas à la tête de l'OLP, avait fait sa première visite à Gaza, où il s'était posé en homme d'État plus que de parti.
Lors de leur rencontre au Caire, outre l'élection de la direction du mouvement, les représentants du Hamas ont également fait le point sur les relations bilatérales avec l'Égypte, cruciales, la trêve avec Israël et la réconciliation avec le Fatah de Mahmoud Abbas.
Le Premier ministre du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, a notamment rencontré le chef du service des renseignements égyptiens, le général Mohamed Raafat, selon des sources palestiniennes.
Les relations entre la bande de Gaza, dirigée par le Hamas depuis 2007, et Le Caire se sont tendues après que l'Égypte a ordonné la fermeture de tunnels de contrebande qui permettaient au territoire palestinien de contourner le blocus israélien.
AFP/VNA/CVN