Un policier thaïlandais à côté d'une ambulance transportant le corp d'un soldat tué par une bombe dans la province de Narathiwat, le 28 mars. Photo : AFP/VNA/CVN |
Venant rappeler la fragilité du processus, un attentat à la bombe visant une patrouille de sécurité a fait trois morts, des paramilitaires, dans la province méridionale thaïlandaise de Narathiwat le 28 mars au matin, peu avant l'ouverture des discussions dans la capitale malaisienne. "Les violences de ce matin sont reliées aux discussions en Malaisie", a indiqué à Bangkok le vice-Premier ministre thaïlandais Chalerm Yubamrung, soulignant que certains rebelles voyaient d'un mauvais œil l'ouverture de négociations.
Tenus avec le Barisan Revolusi Nasional (BRN, Front national révolutionnaire), une des organisations armées sévissant dans le Sud musulman thaïlandais, les pourparlers sont les premiers tenus au grand jour entre des rebelles du Sud et les autorités thaïlandaises. Ils représentent une opportunité sans précédent, selon Bangkok, de dénouer un conflit dans lequel se sont embourbés les gouvernements successifs.
Des doutes se sont cependant fait jour sur la capacité de ces négociations à mener à une paix globale, notamment en raison de la représentativité contestée des responsables rebelles assis à la table des discussions. L'insurrection est en effet constituée d'une nébuleuse de groupes aux missions parfois fort différentes.
M. Chalerm a lui-même mis en doute la représentativité du BRN. "Je n'ai pas non plus confiance qu'ils soient les vrais chefs de file" de la rébellion, a-t-il lâché. Le pouvoir thaïlandais s'est ainsi fixé des objectifs plus modestes que l'arrêt total du conflit, préférant pour l'instant se consacrer à l'obtention d'un cessez-le-feu pour en particulier mettre un terme aux attaques contre les civils.
"Le principal objectif est de limiter les violences", a indiqué à la presse Paradorn Pattanatabut, chef du Conseil de sécurité nationale qui participe aux pourparlers.Les discussions, qui ne devaient durer qu'une seule journée pour cette phase préliminaire, prendront du temps, a-t-il averti, soulignant qu'il s'agissait l'instant d'établir "une confiance mutuelle et de bonnes relations" avec les rebelles. "Le BRN est une vaste organisation. Nous devons leur laisser le temps", a-t-il souligné.
AFP/VNA/CVN