Handicapé et star de la breakdance, «Lazylegz» prône l’effort et l’espoir

Membre du gotha mondial de la breakdance qui ne compte qu’une poignée de danseurs infirmes, le Canadien Luca Patuelli séduit nombre de néophytes atteints d’un handicap par son message d’espoir.

Le danseur canadien Luca Patuelli.
Photo : AFP/VNA/CVN

Sa devise donne une image fidèle du personnage : «Pas d’excuses, pas de limites». À chacune de ses prestations, ce funambule de 28 ans aux jambes quasiment inertes virevolte autour de ses béquilles ou de ses bras sous l’impulsion des mouvements de son buste. Très demandé également en tant que conférencier, il parcourt le globe dans tous les sens afin de prêcher la bonne parole et convaincre les handicapés que tout ce qui leur paraît impossible ne l’est pas vraiment.

Luca, qui prépare son mariage, prévu en octobre prochain, demeure un enseignant attaché à sa ville. En septembre dernier, il a ouvert une école de danse pour élèves invalides dans la banlieue de Montréal.

Grâce à l’approche didactique de son art et son tact persuasif, d’aucuns ont réalisé de véritables prouesses. «Certains ont vu leur vie transformée. Michel, par exemple, a une infirmité motrice cérébrale. Au début, il ne pouvait pas se rasseoir sur son fauteuil, de lui-même. Aujourd’hui, ce geste ne lui pose plus de problème», se félicite Luca.

Cet artiste italo-canadien, mieux connu sous le nom de «Lazylegz» (jambes paresseuses), a en quelque sorte surmonté l’insurmontable. Luca possède une force de vie qu’il tire de sa famille et des tourments causés par l’arthrogrypose, une maladie rare aux symptômes variés, se caractérisant par des déficiences neuromotrices et des articulations atrophiées.

Luca Patuelli (2e plan, centre) avec ses fans à Polyvalent Du Versant.

Son énergie enthousiaste captive ses interlocuteurs. Ses parents l’ont toujours traité comme un enfant normal et il a pu ainsi s’épanouir par le biais du sport et du skateboard avant qu’une énième opération chirurgicale ne décide de sa destinée : la danse hip-hop, qu’il découvre aux États-Unis, dans l’État du Maryland de sa prime jeunesse.

Une force de vie

Luca Patuelli s’est forgé une réputation au fil des années. L’émission américaine «Today Show» de NBC ouvre la brèche en 2006. Plus tard, «America’s got talent», une émission dévoilant le talent d’artistes amateurs, le fait connaître internationalement, la plateforme YouTube amplifiant le mouvement. En 2010, la compétition télévisuelle «So you think you can dance Canada» et la cérémonie d’ouverture des Jeux paralympiques de Vancouver marquent une sorte de consécration pour ce natif de Montréal.

Au Québec, c’est l’édition 2012 de la Star Académie qui le médiatise en tant qu’intervenant auprès des candidats. En amont, Internet a joué un rôle considérable, avec son site web créé en 2005 et les vidéos de ses performances. Luca avance que son premier clip est apparu simultanément avec l’avènement des vidéos virales, qui se diffusent par courriels et sites Internet.

Depuis, le sens des affaires de ce diplômé en marketing lui a permis de promouvoir son entreprise et de générer plusieurs produits dérivés, des casquettes et des bracelets. L’invalidité de ses jambes sollicite particulièrement ses muscles supérieurs. «Je fais des tractions quotidiennement», souligne-t-il. Malgré ses problèmes, le Montréalais est parvenu à marcher, sans béquilles, sur un kilomètre, à deux reprises, chose impensable par le passé.

Point d’éloge de la paresse chez Lazylegz. «Je voudrais, à long terme, ouvrir plusieurs écoles de danse partout dans le monde», confie-t-il. Pour ce faire, il mise sur son collectif ILL-Abilities, regroupant un aréopage de danseurs chevronnés.

AFP/VNA/CVN

 

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