Hollande maintient le cap et annonce des mesures de rigueur

Confronté à l'impatience des Français, François Hollande a voulu montrer le 28 mars qu'il tenait sereinement le cap, annonçant toutefois des mesures de rigueur comme la nouvelle super-taxe à 75% sur les plus riches, la réforme des "allocs" ou l'allongement de la durée de cotisation pour les retraites.

Le président français François Hollande sur le plateau de France 2, le 28 mars à Paris. Photo : AFP/VNA/CVN


"Ma priorité, je l'ai dit, c'est l'emploi, mais mon cap, c'est la croissance" qui s'annonce nulle cette année, a proclamé le chef de l'État face au journaliste de France 2, David Pujadas sur un plateau austère, une simple table posée dans un vaste décor bleu pâle en arc de cercle. Prévue pour durer 45 minutes, cette première intervention télévisée depuis ses vœux de fin d'année a débordé d'une demi-heure.
Pour la énième fois, le président, costume sombre, cravate bleu nuit, un stylo et quelques feuilles disposées devant lui, a réitéré son objectif d'une inversion de la courbe du chômage. "C'est un engagement et une bataille", a-t-il insisté alors que le chômage frôle désormais le record absolu de 1997.
Pour y parvenir, François Hollande a appelé à "utiliser pleinement" la "boîte à outils" développée depuis 10 mois par le gouvernement: pacte de compétitivité, contrats d'avenir ou de génération, réforme du marché du travail... "Tous les outils sont là", a-t-il dit tout en amorçant un mea culpa : "Nous n'avions pas anticipé" que la crise durerait "plus longtemps que prévu".
Comme anticipé, il a annoncé que la taxe à 75% sur les salaires de plus d'un million d'euros, retoquée par le Conseil constitutionnel puis rabotée par le Conseil d'État, serait à la charge des entreprises et maintenue "toutes impositions confondues" à ce taux de 75%.

"Aucune autre augmentation d'impôts"
Aux Français, frappés l'an dernier par un recul de leur pouvoir d'achat sans précédent depuis 1984, François Hollande a promis qu'il n'y aurait "aucune autre augmentation d'impôts" que celles déjà annoncées en 2013 et 2014. La clef, selon lui, est dans les économies sur la dépense publique même si, a-t-il tranché, le budget de la Défense sera maintenu à son niveau actuel.
Autre mesure en faveur du pouvoir d'achat : les quatre millions de Français qui détiennent un accord de participation dans leur entreprise, dont les fonds sont normalement gelés pendant cinq ans, pourront les débloquer immédiatement à hauteur de 20.000 euros.
Mais s'agissant de la protection sociale, François Hollande s'est prononcé en faveur d'un allongement de la durée de cotisation pour les retraites. "L'espérance de vie s'allonge", a-t-il rappelé. Il a prévenu aussi que les allocations familiales des ménages les plus aisés seraient rabotées même s'il n'y aura pas de "fiscalisation des allocations" et que le caractère "universel" serait préservé.
Pour favoriser la relance de la croissance, il a prôné de nouveau "un choc de simplification" des démarches administratives des entreprises, réaffirmant sa confiance dans les entrepreneurs car "leur réussite, c'est la nôtre".
Il a annoncé en outre des mesures allégeant la fiscalité sur les cessions et les transmissions d'entreprises. Interrogé sur son autorité, jugée vacillante, il a assuré avoir "le cuir solide", se posant en "chef de la bataille" contre le déclin économique et social de la France. François Hollande a aussi une nouvelle fois sifflé la fin de la récréation au sein du gouvernement. De nouveaux couacs seraient "trop durs pour les Français", a-t-il dit.
Sur le non cumul des mandats, l'un des engagements de sa campagne, il a simplement réaffirmé que ce serait effectif "à la fin de (son) mandat", excluant une application en 2014 pour les municipales.

AFP/VNA/CVN

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