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L'armée soudanaise a pris le contrôle du palais présidentiel dans la capitale Khartoum le 21 mars. |
Photo : Xinhua/VNA/CVN |
"Nos forces ont réussi aujourd'hui à nettoyer par la force les dernières poches (de résistance) de la milice terroriste Daglo dans la localité de Khartoum", a déclaré le porte-parole de l'armée, Nabil Abdoullah, dans un communiqué jeudi soir 27 mars, en référence aux Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le commandant Hamdane Daglo.
Mercredi soir 26 mars, le commandant de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, avait déclaré Khartoum "libérée", depuis le palais présidentiel où il est arrivé au terme d'une offensive lancée par ses troupes pour reconquérir la capitale aux mains des FSR.
La guerre, qui a éclaté le 15 avril 2023 entre l'armée et les FSR a fait selon l'ONU des dizaines de milliers de morts, a déraciné plus de 12 millions d'habitants et provoqué une crise humanitaire majeure.
Elle a divisé en deux ce pays, le troisième plus grand d'Afrique. L'armée contrôle le Nord et l'Est, tandis que les FSR dominent une partie du sud et la quasi-totalité de la vaste région du Darfour, dans l'Ouest, limitrophe du Tchad.
Depuis que l'armée a pris d'assaut le palais présidentiel, des témoins et des militants ont rapporté que les combattants des FSR battaient en retraite à travers Khartoum.
Une source au sein de l'armée a déclaré à l'AFP que les combattants des FSR fuyaient par le pont de Jebel Aouliya, leur seule voie de sortie de l'agglomération de Khartoum.
"Ni retraite ni reddition"
Les paramilitaires avaient affirmé un peu plus tard qu'ils continueraient à "défendre le sol de la patrie" et prévenu qu'il n'y aurait "ni retraite ni reddition".
Mercredi 26 mars, quelques heures après l'arrivée du général Burhane au palais présidentiel pour la première fois en deux ans, les FSR ont annoncé une "alliance militaire" avec un groupe rebelle qui contrôle des zones clés frontalières avec le Soudan du Sud et l'Ethiopie.
Le Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord, dirigé par Abdelaziz al-Hilu, s'était opposé aux deux camps, avant de signer en février une charte politique avec les FSR pour établir un gouvernement parallèle sur leur territoire.
Jeudi soir 27 mars, des témoins à Damazin, capitale de l'État du Nil Bleu, ont rapporté que l'aéroport et le barrage de Roseires, situé à proximité, avaient été attaqués par des drones lancés par les paramilitaires et leurs alliés pour la première fois depuis le début de la guerre.
La 4e division d'infanterie de l'armée à Damazin a déclaré dans un communiqué vendredi 28 mars que ses défenses aériennes avaient intercepté les drones.
Les FSR sont issues des milices janjawid, qui semaient la terreur il y a plus de 20 ans au Darfour avec la bénédiction implicite de l'ancien homme fort du Soudan, Omar el-Béchir.
Lors de la fragile transition politique, les généraux Burhane et Daglo avaient forgé une alliance de circonstance pour chasser les personnalités civiles du gouvernement, avant qu'une lutte acharnée pour le pouvoir ne les oppose et se termine en guerre ouverte.
AFP/VNA/CVN