"La France veut engager le débat, mettre les sujets sur la table et utiliser toute l'année de sa présidence (du G20) pour apporter des solutions" aux défis mondiaux, a affirmé M. Sarkozy dans un discours prononcé lors d'une célébration au Palais de l'Élysée du 50e anniversaire de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). "Je ne crois pas que nous ayons fait l'effort de réforme structurelle suffisant pour être une réponse à la crise que nous venons de connaître", a indiqué M. Sarkozy, ajoutant que la France a décidé de porter des thèmes difficiles pendant sa présidence du G20 : réforme du système monétaire international, lutte contre la volatilité des matières premières, moralisation du capitalisme et financement du développement. "Je souhaite que nous travaillions sur la mise en place de filets de sécurité financiers, qui renforceront la stabilité financière. Je souhaite que nous engagions une réflexion sur les mouvements de capitaux", a dit M. Sarkozy. "Depuis 1971, nous vivons dans un système caractérisé par des changes flexibles et des régimes administrés d'autre part", a constaté le président français, qui avait affiché la volonté de faire pousser la réforme des relations monétaires internationales en s'adressant en août dernier aux ambassadeurs de France.
"Je pose la question : ce système ne rend-t-il pas une partie du monde dépendante de la politique monétaire américaine ? Ne faut-il pas réfléchir au rôle du DTS et à l'internationalisation d'autres monnaies?", s'est interrogé le chef de l'État français. "Je ne veux en aucune manière porter atteinte au rôle du dollar, qui de toute façon sera un rôle éminent, mais éminent ne veut pas dire exclusif. Et le dollar, nous souhaitons comme le gouvernement américain qu'il demeure une monnaie forte", a-t-il dit, ajoutant que "notre organisation monétaire ne peut durablement continuer à refléter le monde d'hier dans lequel ni l'Inde ni la Chine ni le Brésil n'étaient devenues les puissances économiques".
À propos du cours des matières premières et des produits agricoles, M. Sarkozy a souhaité "fixer un cadre et des règles qui découragent la spéculation et offrent de la visibilité à tous sur les évolutions de l'offre et de la demande".
Il a également encouragé l'OCDE à jouer un rôle majeur et à renforcer la coopération sur l'agenda de la présidence française du G20. Pour sa part, le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurría, a salué l'agenda de substance défini par le président français pour le G20, souligné l'engagement étroit de son organisation dans les phases préparatoires du prochain sommet du G20.
XINHUA/VNA/CVN