Clinton relance les négociations indirectes au Proche-Orient

Hillary Clinton a proposé le 10 décembre un nouvel élan pour sortir le processus de paix israélo-palestinien de l'impasse des colonies, appelant les deux parties à s'attaquer "sans délai" au fond du dossier, et annonçant que Washington sera un partenaire exigeant.

"Nous allons pousser les parties à présenter leurs positions sur les sujets-clé sans délai et en détail", a déclaré la secrétaire d'État américaine à Washington dans un discours prononcé face à de nombreux responsables politiques des deux camps. "Les États-Unis ne seront pas un partenaire passif", a-t-elle promis : "Nous travaillerons à réduire les désaccords, en posant les questions difficiles, en attendant de vraies réponses et en proposant nos idées quand cela sera nécessaire".

Mme Clinton s'exprimait au Saban Forum, une réunion de spécialistes de la région, quelques jours après l'annonce que Washington renonçait à obtenir d'Israël un nouveau moratoire sur la colonisation juive en Cisjordanie.

Cette question lancinante a empoisonné le processus de paix, conduisant à l'interruption, à peine un mois après son lancement en septembre, du dialogue direct que Washington avait réussi à rétablir entre Israël et les Palestiniens.

Ces derniers ont d'ailleurs répété avec force, toute cette semaine, qu'une reprise du dialogue direct était exclue tant que la colonisation continuera.

Washington veut tourner la page et amener les parties, chacune en tête-à-tête avec les États-Unis, à se concentrer désormais sur "les sujets-clé", c'est-à-dire les paramètres bien connus de la paix : la question des frontières, celle du statut de Jérusalem, celle des réfugiés. S'y ajoute le sort définitif des colonies.

Sur tous ces points, Hillary Clinton a exhorté les parties à conclure des compromis, à prendre "des décisions difficiles", même sur Jérusalem, "la question la plus sensible de toutes".

Ce volontarisme reflète celui du président américain Barack Obama, dont le porte-parole avait annoncé plus tôt dans la journée que "quels que soient les revers à court terme, il continuera à s'impliquer".

Sur Jérusalem justement, devant le Saban Forum, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a à nouveau évoqué l'hypothèse d'une partition dans le cadre d'un règlement de paix, un point de vue opposé à celui du premier ministre Benjamin Netanyahu.

"Jérusalem sera discuté à la fin (...) Jérusalem-Ouest et les (quartiers) juifs pour nous, les quartiers arabes peuplés de réfugiés pour eux, et une solution négociée pour les lieux saints", a avancé M. Barak.

Si la tactique de Washington change, la stratégie reste, à terme, de faire asseoir Israéliens et Palestiniens à la même table, en vue de leur faire conclure la paix dans le cadre de deux États côte à côte.

"Depuis deux ans" a insisté Hillary Clinton, "vous m'avez entendue répéter, encore et encore, que les négociations entre les parties seraient l'unique voie pour réaliser leurs aspirations (...). Cela reste vrai".

Répétant que "seules les parties sont capables de réussir la paix", la secrétaire d'État a enfin appelé les deux camps à s'abstenir de "saper les efforts".

Elle a ainsi ciblé clairement la tentation palestinienne de chercher une reconnaissance à l'ONU, mais aussi les "annonces provocatrices" de nouvelles implantations juives dans la partie arabe de Jérusalem.

Avant ce long discours, la secrétaire d'État avait enchaîné pendant toute la journée de le 10 décembre les entretiens en tête-à-tête sur le Proche-Orient, avec M. Barak et le Premier ministre palestinien Salam Fayyad notamment.

AFP/VNA/CVN

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