"Il faut reconstruire l'alliance de toutes les forces modérées", a déclaré M. Berlusconi, en offrant "un pacte de législature" à ses ex-alliés de Futur et Liberté pour l'Italie menés par Gianfranco Fini et aux centristes de l'UDC.
Il a proposé de les associer au programme des deux dernières années de son mandat d'ici 2013 en promettant de "renforcer l'équipe gouvernementale". "Le peuple des modérés nous demande de nous unir pour le bien de l'Italie", a martelé le Cavaliere entré en politique en 1994.
M. Fini, président de la Chambre des députés, a quitté pendant l'été le Peuple de la liberté (PDL), parti fondé avec Berlusconi un an plus tôt, qu'il jugeait trop assujetti au magnat et trop coulant sur des soupçons de corruption. Il a retiré ses fidèles du gouvernement le 15 novembre.
L'UDC de Pierferdinando Casini a pris ses distances avec Berlusconi depuis 2006 et fait campagne en 2008 séparément de la coalition entre PDL et Ligue du Nord, arrivée victorieuse aux législatives. "Ouvrir une crise gouvernementale sans solution prévisible serait une folie politique", a averti M. Berlusconi, en mettant aussi en garde les parlementaires qui penseraient "trahir le mandat reçu des électeurs".
Dans un contexte de tensions sur les marchés de la dette et sur l'euro, "l'Italie a besoin de tout sauf d'une crise politique avec saut dans l'inconnu" politique, a argué M. Berlusconi. Même si, selon lui, grâce à l'action du gouvernement et sa politique de "discipline budgétaire", l'Italie "ne fait plus partie des problèmes de la zone euro".
Malgré l'optimisme du magnat des télévisions, l'Italie a fait les frais il y a deux semaines de craintes de contagion de la crise de la dette qui a dévasté la Grèce et l'Irlande, et ses taux obligataires ont bondi à un niveau record.
Souriant et sûr de lui, le Cavaliere a adopté un ton plutôt modéré pour son discours devant les sénateurs à la veille d'une journée cruciale pour son gouvernement. Les deux assemblées voteront presque simultanément ce midi : le Sénat une motion de soutien au gouvernement, la Chambre des députés deux motions de censure.
Au Sénat, le PDL et son partenaire de droite Ligue du Nord (populiste et xénophobe) disposent d'une majorité plutôt solide même sans les 10 sénateurs de Futur et liberté (FLI), le nouveau parti de M. Fini.
À la Chambre, M. Fini et 35 députés qui l'ont suivi dans sa rébellion se sont engagés à mettre en minorité M. Berlusconi en votant la motion de groupements centristes dont l'UDC. "Réformistes et modérés ne peuvent pas répondre à l'appel de Berlusconi car ce bipolarisme a détruit et cassé le pays", a répliqué Francesco Rutelli, chef d'un de ces mouvements (API) et ex-maire de Rome, en réponse à la main tendue de M. Berlusconi.
AFP/VNA/CVN