Cette commande ferme, qui représente 18,5 milliards de dollars au prix catalogue indicatif, fait tomber le précédent record qui avait moins de 24 heures : 180 moyen-courriers A320 pour la compagnie indienne à bas coût IndiGo. Quelques heures avant l'annonce d'AirAsia, une autre compagnie asiatique à bas coûts, l'indienne GoAir a passé une commande ferme pour 72 A320 Neo, confirmant une intention exprimée récemment.
Lors de la clôture du salon, Airbus a aussi dévoilé qu'un client mystère avait commandé dix très gros porteurs A380, portant le total à 12 pour cet appareil, le plus grand avion de ligne au monde. "C'est le meilleur salon de tous les temps pour Airbus en termes de commandes" , s'est félicité Tom Enders, le patron du constructeur européen, lors de la conférence de presse clôturant les annonces de l'avionneur européen. "Le succès d'Airbus est remarquable" , a salué de son côté le Premier ministre français François Fillon, en visite au Bourget.
Au total, Airbus a annoncé avoir enregistré depuis le 20 juin 730 commandes, pour une valeur de 72 milliards de dollars. Et ce chiffre ne comprend pas les 180 appareils pour IndiGo : officialisée le 22 juin, cette commande avait déjà été comptabilisée dans ses carnets avant l'ouverture du salon.
L'avionneur européen a largement dépassé son objectif initial d'un demi-millier de commandes au Bourget, grâce à la razzia sur l'A320 Neo, version remotorisée et moins gourmande en carburant de son moyen-courrier vedette, qui pèse 90% de ses commandes de la semaine.
Face à son rival européen, Boeing n'a pratiquement pas existé au plan commercial au Bourget.
Certes, l'avionneur américain n'a jamais utilisé le salon comme caisse de résonance pour ses commandes, mais avec seulement 142 commandes ou engagements d'achat enregistrés cette semaine, il paie le prix de sa léthargie face à l'offensive Neo. Le Neo permet, selon son constructeur, de consommer 15% de carburant en moins, un enjeu crucial pour les compagnies étant donné les prix de l'or noir.
En face, le Boeing 737 vieillissant est à la croisée des chemins. Il faut soit le remotoriser, soit l'abandonner au profit d'un autre avion qui arriverait plus tard et serait plus cher. Et le constructeur américain n'a pas encore tranché la question.
Boeing "a une approche très disciplinée" du sujet, a déclaré avant le salon Jim Albaugh, le patron de la branche aviation civile du géant américain, ajoutant que la décision devrait intervenir "probablement d'ici la fin de l'année" .
AFP/VNA/CVN