Aéronautique : le Bourget démarre sur les chapeaux de roue

Le 49e salon du Bourget, le plus grand rassemblement aéronautique au monde, a démarré en fanfare le 20 juin avec plus de 200 avions vendus dès le premier jour, signe de reprise d'un secteur où la Chine tente de prendre pied aux côtés des géants Airbus et Boeing.

En milieu d'après-midi, l'avionneur Airbus avait déjà engrangé des commandes fermes pour 142 appareils, en grande majorité des A320 Neo.

La version remotorisée du moyen-courrier phare de l'avionneur européen a séduit les loueurs américain GE Capital Aviation Services (GECAS) et Air Lease Corporation, qui en ont commandé respectivement 60 et 36 unités. La compagnie scandinave SAS a signé de son côté pour 30 exemplaires du même appareil.

Sur le papier, l'ensemble des commandes fermes d'Airbus, tous avions confondus, représente plus de 15 milliards de dollars (10,4 milliards d'euros). Néanmoins, ces contrats sont négociés au cas par cas et les montants réels rarement dévoilés.

Le grand rival américain Boeing affichait de son côté des commandes pour près de 40 avions, dont 22 fermes parmi lesquels six long-courriers 777-300 ER, achetés par Qatar Airways pour un prix catalogue de 1,7 milliard de dollars (environ 1,19 milliard d'euros). "Le trafic redémarre de manière très forte" , a commenté Jim Albaugh, le patron de la branche aviation commerciale du constructeur américain.

Dans le ciel, les ballets aériens ont commencé notamment avec de spectaculaires et assourdissantes acrobaties de l'avion de combat Rafale. Les avions ont pu se frayer un chemin entre deux averses, qui ont un peu assombri l'ambiance.

Le président Nicolas Sarkozy, venu inaugurer la grand-messe, a pu observer l'A400M, pour son unique vol du salon. Le transporteur militaire A400M est en effet privé de vol de démonstration à cause d'un problème moteur. En revanche, Airbus a trouvé une solution in extremis au lendemain de l'incident qui a cloué au sol son A380 : le plus gros avion de ligne du monde a finalement effectué une démonstration en vol, grâce à un appareil aux couleurs de la compagnie Korean Air.

Les deux géants du secteur, Airbus et Boeing, ne sont cependant pas seuls en piste au Bourget, où Brésiliens, Canadiens mais aussi Chinois cherchent leur place dans ce secteur quasi duopolistique. Un défi pour les industriels français, comme a tenu à le souligner M. Sarkozy. "Si nous ne sommes pas compétitifs, il n'y a plus d'industrie aéronautique" , a averti le président de la République. "Il y a une seule stratégie possible, relever le défi de la mondialisation en étant plus innovant, plus imaginatif et plus compétitif" , a-t-il martelé devant un parterre de dirigeants et de salariés des entreprises françaises de l'aéronautique et de la défense.

Troisième constructeur aéronautique mondial, le brésilien Embraer a annoncé le 20 juin 39 nouvelles commandes pour sa famille E-jets pour un prix catalogue de 1,7 milliard de dollars (environ 1,19 milliard d'euros).

Le canadien Bombardier a quant à lui enregistré une commande ferme de 10 avions CS100 pour un montant de 616 millions de dollars de la part d'un transporteur qui ne s'est pas dévoilé. Mais ce sont surtout les Chinois qui ont attiré l'attention le 20 juin. Les visiteurs se pressaient dans la maquette du premier avion de ligne commercial chinois de l'histoire : le C919 du constructeur Comac. "Il est mieux que le 787" de Boeing affirme à des militaires français le démonstrateur qui assure la visite. "Enfin, c'est mon opinion, pas la ligne officielle" de Comac, reprend-il à la vue d'un badge de presse.

AFP/VNA/CVN

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