Les services du commissaire à l'Énergie, Gunther Oettinger, finalisent ces propositions et elles seront présentées à la "mi-juillet", a indiqué le 19 avril une source proche du dossier, à la veille du premier anniversaire de la catastrophe écologique provoquée par l'explosion d'une plate-forme dans le golfe du Mexique.
M. Oettinger compte s'attaquer une nouvelle fois aux géants du pétrole après avoir échoué à imposer un moratoire sur les forages en eau profonde l'an dernier. Il veut renforcer la législation qui impose aux compagnies de payer pour les dommages écologiques causés par les forages situés jusqu'à 12 miles des côtes, en étendant la zone à 200 miles.
Le commissaire veut par ailleurs imposer aux plate-formes mobiles le respect des normes de sécurité imposées aux plate-formes fixes pour leurs équipements afin d'éviter des incendies et des explosions, selon la source.
Il réclame également la création d'une banque de données pour recenser tous les incidents survenus et les actions menées pour y faire face.
Après l'accident dans le golfe du Mexique, il a fallu 85 jours à la compagnie British Petroleum pour trouver le moyen de colmater la fuite de pétrole provoquée par l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon.
L'équivalent de 4,9 millions de barils de pétrole s'est déversé dans la mer, polluant les côtes américaines sur plus de 800 km. "Pour lancer une nouvelle plate-forme, il faudra garantir un niveau de sécurité élevé et démontrer la capacité financière de réparer les conséquences d'un accident", soutient M. Oettinger.
Un millier de plate-formes opèrent sur des forages dans les eaux européennes. 486 sont situées au Royaume-Uni, 181 aux Pays-Bas, 123 en Italie, 61 au Danemark, 2 en Allemagne, 2 en Irlande, 4 en Espagne, 2 en Grèce, 7 en Roumanie, 1 en Bulgarie et 3 en Pologne. Chypre et Malte prévoient de commencer des forages dans un avenir proche.
Or, les nouveaux forages vont se faire dans des eaux de plus en plus profondes. BP prévoit ainsi de forer dans le golfe de Syrte, au large des côtes libyennes, à environ 5.700 pieds (1.700 mètres), soit à une profondeur légèrement supérieure à Deepwater Horizon. "Imaginez une telle catastrophe en Méditerranée, une mer fermée. Ce serait la fin du tourisme dans la plupart des pays riverains", souligne un membre de l'entourage du commissaire.
AFP/VNA/CVN