Les jardins suspendus de Montréal : industriels mais écologiques

Une ferme en pleine ville, mieux, au-dessus de la ville, sur le toit d'un immeuble : c'est la vision déjà mise en pratique par un informaticien de 29 ans qui fait pousser dans le ciel de Montréal tomates et concombres.

La toute première serre commerciale fondée par Mohamed Hage et le Torontoiss Kurt Lynn s'étend sur un toit de 3.000 mètres carrés, diffusant dans les hauteurs les parfums de thym et de coriandre.

Salades, poivrons, courgettes, aubergines, bok choy, céleris, germes, finess herbes : le choix est grand et les quantités espérées doivent permettre de remplir deux mille paniers familiaux par semaine. Les fines herbes, romarin, basilic, persil, ne sont pas oubliées.

Une jeune femme, Marie-Eve Allaire, est la première cliente des Fermes Lufa. "J'ai choisi le petit panier, qui est pour une personne seule ou un couple. C'est 22 dollars par semaine. Donc c'est pas vraiment plus cher que ce que je paierais à l'épicerie pour les légumes."

Pas plus cher, mais plus frais, puisque les légumes sont vendus là où ils poussent. Plus écologiques aussi, assurent les jeunes maraîchers passionnés de nourriture et d'informatique.

"Tout est automatisé, dit Mohamed Hage, réglé selon les besoins des légumes. On peut contrôler la température, les niveaux de lumière, l'humidité", grâce à un logiciel. Et la serre dispose d'un système de récupération de l'eau de pluie.

Des projets de fermes urbaines verticales ou "tours agricoles" apparaissent depuis une douzaine d'années un peu partout dans le monde pour faire face à la hausse de la population et aux difficultés pour la nourrir.

La culture hydroponique qui y est utilisée consomme 70% d'eau de moins que l'agriculture traditionnelle. Et certains experts pensent que dans le futur l'agriculture verticale deviendra plus rentable que le travail des champs.

La ferme montréalaise a demandé un investissement lourd, apporté par la famille du fondateur : plus de deux millions de dollars pour construire cette serre. Même si l'entreprise économise sur le transport, les emballages, la réfrigération et donc sur l'énergie, le retour sur investissement n'est prévu qu'à long terme.

En fait, reconnaît Mohamed Hage, qui avait dirigé une entreprise de logiciels avant de se lancer dans l'horticulture urbaine, "pour rentabiliser, il faut d'autres serres, il faut d'autres superficies".

Il mise aussi sur la proximité de la clientèle - la distribution est exclusivement locale - et sur la qualité ultra-verte de sa production : ici les bourdons pollinisent les plantes et les coccinelles remplacent les pesticides. Stanley Kubrow, professeur de nutrition à l'université McGill dont l'équipe de recherche est associée au projet, approuve l'idée. "Une vaste sélection de fruits et légumes est meilleure en termes de nutrition pour les consommateurs. Et si le goût est meilleur, les gens en mangeront davantage".

Le marché lui donne raison. La première récolte, qui s'annonce prometteuse, est déjà quasiment écoulée d'avance : les clients se sont inscrits sur Internet, les paniers sont distribués dans des points de chute répartis à travers la ville.

Une autre ferme, cinq fois plus grande, devrait bientôt voir le jour. Au Canada, 10% des toits des bâtiments commerciaux dans les villes seraient susceptibles de recevoir de telles structures.

AFP/VNA/CVN

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