Fitch a abaissé de deux crans la note de l'Espagne, qui s'établit désormais à "AA-", contre "AA+" auparavant, soit la quatrième la plus élevée sur une échelle de vingt.
Plus inquiétant, cette note est assortie d'une perspective "négative", qui implique que l'agence pourrait l'abaisser de nouveau à moyen terme.
Moody's devrait de son côté se prononcer d'ici à fin octobre sur un éventuel abaissement de la note espagnole, actuellement à "Aa2" (la troisième meilleure possible). "Avec des besoins de financement importants" de l'État espagnol, pour couvrir ses dépenses budgétaires et sa dette nette externe qui est "l'une des plus élevées du monde" (91% du PIB), rappelle Fitch, "la volatilité plus forte a un effet négatif sur les conditions de financement sur le marché de l'Espagne". Mais il y a aussi des facteurs internes au pays : "les risques pour la consolidation budgétaire du fait des performances de certaines régions" et "la révision à la baisse des perspectives de croissance de l'Espagne à moyen terme".
Fitch a également abaissé d'un cran la note de l'Italie, à "A+", contre "AA-" et n'exclut pas de la revoir encore à la baisse si le pays devait manquer ses objectifs de réduction du déficit budgétaire."
Fitch était la dernière des trois grandes agences de notation internationale à ne pas avoir abaissé la note de l'Italie depuis le début de la crise de la dette en zone euro.
Elle explique que "le haut niveau de la dette publique et les besoins de financement budgétaire, cumulé avec le faible niveau de la croissance potentielle (du pays), ont rendu l'Italie particulièrement vulnérable à un choc externe", tel que celui généré par la crise budgétaire dans d'autres pays de la zone euro.
La Belgique a également été la cible d'une agence de notation le 7 octobre : Moody's a indiqué qu'elle envisageait d'abaisser sa note, actuellement à "Aa1", soit la deuxième meilleure possible.
L'agence a invoqué trois raisons : la crise en zone euro, les inquiétudes pour la croissance économique et l'éventualité d'un soutien supplémentaire au système bancaire, en particulier à l'établissement franco-belge Dexia. "Moody's compte évaluer les coûts potentiels et engagements supplémentaires qui pourraient incomber à l'État pour soutenir le groupe Dexia", a signalé l'agence.
Fitch a fait le point sur le Portugal, confirmant la note "BBB-" (la dernière avant de tomber dans la catégorie "spéculative"), et son maintien sous surveillance négative, au moins jusqu'à la fin de l'année.
L'agence de notation a précisé qu'elle prendrait notamment en compte, pour décider ou non un nouvel abaissement, les performances du pays relatives au programme de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), son budget pour 2012, les avancées en matière de privatisations ainsi que les risques concernant son secteur bancaire et ses perspectives économiques et budgétaires à moyen terme.
La troisième grande agence mondiale de notation, Standard and Poor's, avait confirmé le 4 octobre la note "BBB-" du Portugal, tout en maintenant elle aussi une perspective négative.
Le Portugal, troisième pays de la zone euro après la Grèce et l'Irlande à bénéficier d'une assistance financière internationale, est confronté à de nouvelles difficultés économiques qui mettent à mal ses efforts pour assainir ses comptes publics.
AFP/VNA/CVN