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"Face à la crise des réfugiés nous ne devons pas être tentés d'agir à l'échelle des États nations, bien au contraire", a estimé la dirigeante allemande. "C'est précisément maintenant qu'il nous faut plus d'Europe", a-t-elle dit.
"Le débat, il n'est pas entre moins d'Europe et plus d'Europe, il est entre l'affirmation de l'Europe ou la fin de l'Europe", a de son côté estimé le président français, sous les applaudissements nourris des eurodéputés.
"Se cloisonner, se fermer, à l'époque de l'internet, c'est une illusion", a insisté Mme Merkel. "Nous devons nous en tenir à nos valeurs, si nous ne respectons pas cela, nous nous méprisons nous-mêmes", a-t-elle dit.
Le président français Francois Hollande (droite) prononce un discours à côté de la chancelière allemande au Parlement européen, le 7 octobre à Strasbourg (France). |
Appelant à la solidarité entre États membres et avec les demandeurs d'asile, la chancelière a ajouté que les règles européennes actuelles régissant la prise en charge des demandeurs d'asile étaient dépassées.
"Soyons francs, le processus de Dublin (en vertu duquel les réfugiés doivent demander l'asile dans le premier pays européen où ils sont arrivés), dans sa forme acuelle, est obsolète", a déclaré la chancelière.
Pour François Hollande, si "l'Europe s'est employée à sauver des vies", elle a néanmoins "tardé à comprendre que les tragédies au Proche-Orient et en Afrique auraient des conséquences pour elle".
L'UE doit mettre en application au plus vite les dispositifs sur lesquels elle s'est mise d'accord pour répondre à la crise, a-t-il insisté.
"Nous devons mettre en place les centres d'accueil et d'identification, condition essentielle pour que nos frontières soient acceptées", a-t-il soutenu, en référence aux "hostpots" à installer en Italie et en Grèce.
Plus généralement, si l'Europe ne fait pas preuve d'unité, le chef d'État français a mis en garde contre "le retour des frontières nationales, le démantèlement des politiques communautaires, l'abandon de l'euro".
L'ancien président français François "Mitterrand disait que le nationalisme, c'est la guerre. Son avertissement est toujours valable", a-t-il ajouté.