Réfugiés
L'Union européenne tend la main à la Turquie en échange de nouveaux camps

L'Union européenne s'est accordée avec Ankara sur un "plan d'action commun" qui prévoit la mobilisation de fonds européens et l'accueil en Europe de réfugiés qui affluent en Turquie, en échange de l'ouverture de centres d'accueil de demandeurs d'asile sur le territoire turc.

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La crise migratoire sera mercredi 7 octobre au centre des débats au Parlement européen à Strasbourg en présence du président français François Hollande et de la chancelière allemande Angela Merkel, laquelle doit dans la soirée défendre sa politique d'ouverture aux réfugiés au cours d'une émission télévisée très attendue.

Des migrants et réfugiés, partis de Turquie, arrivent sur l'île grecque de Lesbos, le 5 octobre.

En Turquie, les Européens attendent notamment qu'elle ouvre six "centres de réception" de réfugiés co-financés par l'UE, une perspective jusqu'ici rejetée par le gouvernement turc.

Ils demandent aussi davantage de patrouilles et d'opérations de secours au large de ses côtes, et qu'elle reprenne les migrants économiques renvoyés par l'UE.

La mise en œuvre de ce plan d'action "va contribuer à accélérer le processus de libéralisation des visas" pour les Turcs voulant voyager en Europe, a assuré la Commission européenne, qui a publié mardi 6 octobre une version provisoire du texte négocié avec Ankara.

Les autorités turques n'ont pas réagi dans l'immédiat. L'annonce intervient après un accord de principe trouvé entre les dirigeants des institutions européennes et le président turc, Recep Tayyip Erdogan, lundi 5 octobre à Bruxelles, a affirmé la Commission européenne.

La Turquie joue un rôle pivot : chaque jour, depuis ses côtes, embarquent des milliers de personnes pour les îles grecques de la mer Egée.

Les efforts sont insuffisants

"Le plan d'action" liste "une série d'actions et de collaborations qui doivent être mises en œuvre urgemment" pour maîtriser l'afflux de réfugiés de la Turquie vers l'UE.

Chacune des propositions de l'accord doit encore être approuvée par les deux parties, a indiqué l'exécutif bruxellois.

"Tout ce qui aidera les réfugiés, comme des centres de réception adéquats leur offrant de bonnes conditions (...) est bienvenu", s'est félicitée l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), basée à Genève.

"C'est un bon pas. Mais les besoins sont si grands, avec 20 millions de réfugiés dans le monde, sans compter les foules qui se déplacent maintenant de Syrie et d'autres endroits du Moyen-Orient et d'Afrique, que plus il y aura d'engagement en faveur de la réinstallation mieux ce sera", a déclaré son directeur général William Lacy Swing.

Les Européens, qui font face à la pire crise migratoire depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, craignent l'arrivée de nouvelles vagues de réfugiés en raison de l'aggravation de la crise syrienne.

Dans un rapport publié mercredi 7 octobre, le groupe Oxfam a estimé que les efforts internationaux déployés pour aider les Syriens dans leur pays et à l'étranger se sont avérés "totalement insuffisants".

AFP/VNA/CVN

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