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L'armée afghane, acculée par les rebelles talibans, "a demandé un soutien aérien aux forces américaines" dans la nuit du 2 au 3 octobre, a déclaré le général américain John Campbell, patron de la mission de l'OTAN dans le pays.
Ces dernières ont alors déclenché une frappe aérienne.
L'assertion du haut gradé va à rebours des récits fournis jusque-là par l'Alliance atlantique, selon lesquels le bombardement visait à soutenir des soldats américains ciblés par les talibans.
L'entrée du Centre de soins de MSF à Kunduz (Afghanistan). |
Photo : Reuters/VNA/CVN |
MSF n'a d'ailleurs pas tardé à condamner les "contradictions" américaines. "Le récit (des Américains) sur l'attaque change sans cesse. Cela a d'abord été un dommage collatéral, puis un tragique incident et maintenant ils essayent de faire porter la responsabilité au gouvernement afghan", s'est indigné le directeur général de l'ONG, Christopher Stokes.
Le général Campbell n'a pas non plus indiqué quelle autorité avait autorisé l'avion américain à ouvrir le feu, ni pourquoi le bombardement n'avait pas été stoppé après les premiers messages d'alerte de MSF que son hôpital était bombardé.
La frappe a fait au moins 22 morts, 12 employés et 10 patients, et poussé MSF à retirer son personnel de Kunduz, un coup terrible pour la population civile prise dans les combats entre l'armée afghane et les talibans pour le contrôle de cette ville du nord afghan. C'est en effet le seul établissement de la région capable de soigner les blessures de guerre les plus graves.
Barack Obama a rapidement annoncé l'ouverture d'une enquête, dont il attend les résultats pour "porter un jugement définitif sur les circonstances de cette tragédie".
La Maison-Blanche a assuré peu après par la voix de son porte-parole Josh Earnest que les résultats des enquêtes en cours ne seraient en aucun cas "étouffés".
Des explications jugées "insuffisantes" par Christopher Stokes, qui a appelé à une enquête "exhaustive et transparente" menée par un "organisme international indépendant".
Toutefois, les Nations unies ne se sont pas montrées pressées de mener de telles investigations : "Il est encore tôt", a estimé le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric. "Nous attendons de voir ce qui résulte des enquêtes officielles des États-Unis, de l'OTAN et probablement du gouvernement afghan"
avant d'aller éventuellement plus loin.