Mais la hausse des commandes de 15-20% ces 2 derniers mois laisse augurer une fin d'année bien meilleure. La quasi-totalité des entreprises du secteur ont reçu des commandes jusqu'en octobre au moins, dont 60% du Japon. Les ordres d'achat de grands importateurs comme États-Unis et Union européenne ont aussi augmenté ces 2 derniers mois.
Selon les Douanes américaines, la part de marché des produits textiles vietnamien aux États-Unis est passée de 3,4% au 1er semestre 2008 à 4,47% au 1er semestre 2009. Les entreprises vietnamiennes souhaitent élargir encore leurs exportations vers ce pays qui importe chaque année pour 90 milliards de dollars de textiles, mais seulement 5 milliards de dollars de produits vietnamiens. À présent, en représentant 57% des exportations textiles, les États-Unis est le premier débouché en la matière du Vietnam.
Les exportations vers le Japon, la République de Corée, Taïwan, la Norvège... ont aussi le vent en poupe. Le rythme de croissance le plus élevé (+ 25%) a été enregistré au Japon, effet direct de la ratification de l'Accord de partenariat économique entre les 2 pays. Selon cet accord, si le Vietnam répond aux normes japonaises en termes d'origine des matières premières et des accessoires, la taxe d'importation sera ramenée à zéro pour cent. Le Japon a réduit depuis janvier dernier à zéro pour cent ses droits de douane sur les produits textiles des pays aséaniens, dont le Vietnam, dans le cadre de l'Accord de partenariat économique Japon-Asean.
"Le textile-habillement s'efforce de réaliser cette année une valeur à l'exportation de 9,1 milliards de dollars, soit autant que l'an dernier. Un chiffre cependant inférieur à l'objectif de 9,3-9,5 milliards de dollars", estime Lê Quôc An, président de l'Association vietnamienne des producteurs de textile-habillement, président du conseil d'administration du groupe Vinatex. Le gouvernement avait d'abord fixé un objectif de 10-10,5 milliards de dollars des exportations du textile-habillement. Mais compte tenu de la conjoncture économique plutôt morose, le ministère de l'Industrie et du Commerce l'a revu à la baise. Selon Lê Quôc An, les plus grandes difficultés concernent la main-d'œuvre, car après l'euphorie de la reprise des commandes, les entreprises vietnamiennes se trouvent face au manque de travailleurs. À Hô Chi Minh-Ville par exemple, les entreprises ont besoin de 10-15% voire 30% de travailleurs supplémentaires pour exécuter leurs contrats d'ici à la fin de l'année.
Thuy Tiên/CVN