Une hausse des prix immobiliers due à des facteurs psychologiques

Le syndrome de la foule se constate encore une fois sur le marché immobilier. En effet, le prix augmente quand la demande dépasse l'offre. Pourtant, la flambée des tarifs immobiliers ces derniers temps résulte de rumeurs et de facteurs psychologiques.

* Nguyên Trân Nam, ministre de la Construction

Les prix immobiliers constituent une des préoccupations majeures du gouvernement. Celui-ci cherche des mesures pour mieux gérer ce marché. Il a accordé des politiques amendées pour favoriser le lancement des entreprises afin de réduire le coût d'investissement avec l'objectif de fournir des logements à des prix raisonnables.

Ces derniers temps, la demande en habitations des particuliers à faibles revenus est partiellement comblée grâce aux politiques de développement des logements sociaux.

Le gouvernement ne veut pas d'une hausse des prix immobiliers à l'heure actuelle. Le marché a d'ailleurs repris une légère croissance après une longue période de stagnation. Par ailleurs, les besoins en logements sont importants. Un prix raisonnable aidera les plus déshérités à acquérir leur propre maison. Au Vietnam, la superficie moyenne est estimée à 12 m² par tête, contre 30 m² dans d'autres pays. Ce chiffre dans les grandes villes comme Hanoi et Hô Chi Minh-Ville n'est que de 7-8 m², voire 5-7 m².

Or, la gestion étatique n'est pas en mesure de prévenir la spéculation, la fièvre virtuelle des prix et le facteur de foule. Ces lacunes sont expliquées par le manque d'informations sur les prix du marché et les tendances des habitants, le nombre de projets en cours. Le ministère de la Construction est en train d'édifier un indice national des prix immobiliers pour aider les habitants à s'informer du coût de plafond. La stabilisation des prix nécessite des efforts des organismes compétents et une coopération active de la part des habitants.

* Docteur Trân Du Lich, membre de la Commission de l'économie de l'Assemblée nationale

L'actuelle fièvre du marché immobilier, qui se traduit par une hausse irrationnelle des prix de 30% en un mois, entraînerait la création de "bulles" comme il y a 2 ans.

En effet, son évolution ces derniers temps est semblable à celle de 2007. Le marché stagne pendant une période et les effets du facteur psychologique des investisseurs font apparaître des signes positifs. Les fluctuations périodiques de 2007 pourraient se répéter cette année, à commencer par la relance du marché boursier. Les investisseurs à court terme ont injecté des fonds dans le canal d'immobilier. Pourtant, nul ne peut affirmer que ce dernier est entré dans une étape de reprise. La raison principale de la hausse des prix est causée par des facteurs psychologiques plutôt que par des besoins élevés.

À mon avis, pour encourager les investisseurs à long terme, il faudrait améliorer la transparence financière et développer le marché vers une plus grande professionnalisation. Il est nécessaire d'amender certains Articles de la Loi sur les logements et de celle sur la commercialisation des biens immobiliers, pour favoriser les investissements de longue haleine. Par exemple, il est inutile de limiter le volume de fonds apporté dans un projet. L'important, c'est que ce fonds est uniquement utilisé pour le projet.

* Économiste Ngô Tri Long, de l'Institut d'études du marché et des prix

La sécurité du marché immobilier explique l'attention des investisseurs sur ce domaine. D'où la hausse des prix. Selon une enquête du journal en ligne VnExpress.net, l'immobilier est le 2e choix des investisseurs, après la bourse. Viennent ensuite l'or, les devises et les épargnes bancaires.

Une autre raison est l'accès facile aux sources de fonds. Plusieurs banques ont rouvert la vanne aux investisseurs immobiliers. Certaines ont autorisé les clients à emprunter de l'argent pour acheter des logements à crédit sur un délai de 10 à 15 ans. La somme d'un prêt sans biens hypothéqués peut s'élever à 500 millions de dôngs. Certains clients ont cherché à utiliser ces crédits pour investir dans ce domaine.

* Dào Dinh Thi, directeur du Centre de transactions immobilières de la compagnie Viglacera

L'offre en logements s'avère abondante et les prix n'auraient pas de bases pour augmenter. Les fluctuations du marché immobilier ces 2 dernières années donnent autant d'expériences aux investisseurs. Une fois le marché boursier calme, les prix de l'immobilier baisseraient certainement. Le scénario de 2007 ne se reproduirait pas et le marché immobilier parviendrait à se stabiliser.

Ngân Huong/CVN

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