Elon Musk a cinq atouts pour faire gagner Trump

Le milliardaire Elon Musk vient de lancer une loterie électorale : dans les sept États clés, tous les inscrits sur les listes électorales peuvent espérer toucher un million d'USD. Mais il a d'autres cordes à son arc pro-Trump.

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Elon Musk saute de joie sur scène pendant que le candidat Donald rump fait un discours lors d'un meeting, Butler, 5 octobre 2024.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le calendrier électoral est implacable. Il reste exactement quinze jours avant le jour du vote, pour l’élection présidentielle américaine du 5 novembre (qui verra aussi les électeurs désigner, selon les États, des gouverneurs, des sénateurs, des représentants, des législateurs de l’État, des shérifs, des juges et bien d’autres responsables locaux). Et déjà, presque tous les États américains ont démarré les opérations de vote anticipé ou de vote par correspondance (early voting) sur lequel les candidats comptent de plus en plus.

C’est dans ce contexte que le milliardaire Elon Musk, considéré comme l’homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à 269 milliards d'USD, accélère son tempo et ses initiatives en faveur de Donald Trump. C’est aussi, en parallèle, le moment qu’a choisi Barack Obama pour multiplier les interventions en faveur de Kamala Harris, y compris avec sa femme Michelle.

Ils seront aux côtés de la vice-présidente le 24 octobre en Géorgie et le 26 octobre dans le Michigan. L’occasion de se pencher sur les atouts que le fondateur de Tesla et l’ancien président démocrate ont en main. C'est parti pour les cinq atouts d’Elon Musk, 53 ans, né en 1971 à Pretoria en Afrique du Sud, et donc dans l'incapacité de se présenter lui-même un jour à la présidence des États-Unis (puisqu'il faut y être né pour pouvoir candidater).

Premier atout : l’argent, qui coule à flots

Elon Musk n’achète pas directement les électeurs. C’est évidemment interdit par la loi aux États-Unis et y contrevenir lui vaudrait de très sérieux problèmes avec la justice. Sa stratégie, après avoir donné 75 millions d'USD à la campagne de Donald Trump, consiste en revanche à jouer "la roue de la fortune" présidentielle.

Depuis la semaine dernière, les électeurs inscrits dans les sept États clés pour le scrutin (Pennsylvanie, Michigan, Wisconsin, Arizona, Nevada, Georgia, Caroline du Nord) peuvent gagner un million de dollars à la loterie, s’ils signent la pétition en faveur du premier et du deuxième amendement de la constitution (interdiction de limiter la liberté d’expression, et garantie apportée au droit de détenir des armes). Un premier chèque d’un million a été signé par Elon Musk à l'adresse d'une heureuse gagnante dimanche 20 octobre à Philadelphie.

Deuxième atout, les chasseurs de votes

Une gagnante de la loterie d'Elon Musk dans l'État-clé de Pennsylvanie reçoit son chèque d'un million de dollars, McKees Rock, 21 octobre 2024.
Photo : Capture d'écran/CVN

Le mot utilisé aux États-Unis pour décrire la chasse aux votes, porte par porte est "canvassing". Les "canvassers" sont les chasseurs de bulletins, qui s’efforcent de convaincre les électeurs connus comme démocrates ou républicains – d’après les listes tenues pour les primaires des deux partis – de ne pas changer d’avis et de convaincre, si possible, leurs voisins et amis.

Pour cela, Elon Musk et les autres milliardaires qui soutiennent Trump (la veuve du propriétaire de casinos Sheldon Adelson, l’héritier du groupe Johnson&Johnson, le magnat de l’immobilier californien Geoffrey Palmer,etc.) ont constitué un PAC (Political Action Committee) qui emploie des milliers de petites mains pour quadriller les endroits les plus disputés.

Troisième atout, la publicité médiatique

Donald Trump est le roi du "buzz". Le candidat républicain sait, mieux que quiconque, défrayer la chronique (on l’a vu sur les Haïtiens accusés de manger les chiens et les chats), s’inventer un nouveau rôle (il s’est mis en scène dans un fast-food de McDonald’s en Pennsylvanie, en travaillant à plusieurs postes au sein de l’enseigne) ou faire simplement le spectacle (comme lors de sa danse sur l’air de YMCA). Seulement voilà : Trump fait du Trump !

Alors qu’Elon Musk sur scène, en one-man show, c’est nouveau. "Rencontrez le candidat: Elon Musk" titrait le 17 octobre le New York Times. Et d’ajouter: "Le milliardaire dépense une fortune pour soutenir l’ancien président Donald J. Trump".

Mais lors d’une réunion publique en Pennsylvanie, il ressemblait beaucoup à un politicien. N’empêche : les médias sont au rendez-vous. Et tous le mettent ensuite à la "une".

Quatrième atout, la success story

Peut-on parler de rêve américain ? Tous ceux qu’Elon Musk inspirent, de la réussite de Tesla à celle de Space X, vous répondent automatiquement oui. Musk est la personnification de l’avenir "Made in the USA" que Donald Trump, centré sur le retour du passé glorieux du pays avec son slogan

"Make America Great Again" des années Reagan, ne peut pas prétendre incarner. Mieux : Elon Musk est la réponse aux gourous de la tech qui soutiennent Kamala Harris.

Il est une référence pour tous ceux qui en veulent aux milliardaires de la "Silicon Valley" d’avoir fait exploser les prix de l’immobilier à San Francisco, et de prospérer sur leurs données.

La plus fameuse citation vengeresse de Musk sur ses pairs milliardaires concerne le fondateur d’Amazon Jeff Bezos: "Il devrait passer moins de temps dans son jacuzzi, et plus pour faire décoller les fusées de Blue Origin (sa compagnie spatiale)".

Cinquième atout, son absence de limites

Elon Musk a un trait de caractère en commun avec Donald Trump: c’est un "maverick". En anglais ? Un "insensé". Les deux hommes sont des risque-tout.

On le voit tous les jours sur X (ex-Twitter), le réseau social très utilisé par les médias et les journalistes du monde entier, acheté par Musk en octobre 2022 pour 44 milliards de dollars. Deux ans plus tard, sa valorisation boursière est redevenue proche de son prix d’achat, mais après plusieurs descentes aux enfers qui ont effrayé les investisseurs.

"Pas de limites" : c’est d’ailleurs le titre que le milliardaire avait choisi pour son entretien fleuve avec Donald Trump le 12 août dernier.

AFP/VNA/CVN

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