France
Élections européennes : à Nouméa, un vote sous haute sécurité

Près de 222.831 électeurs étaient attendus dans 296 bureaux de vote à l’occasion des élections européennes. Les barrages de sécurité ainsi que les tensions dans l’archipel ont fortement perturbé cette journée de scrutin.

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Des policiers en garde dans une rue à Nouméa.
Photo : AFP/VNA/CVN

Des fumées noires dans le ciel de Nouméa et des forces de l'ordre présentes en nombre rappellent aux habitants de Nouvelle-Calédonie que l'archipel est toujours en proie aux tensions, loin des enjeux européens. Rares sont ceux qui ont tenu à venir voter dimanche 9 juin. 

À la mi-journée, seuls 8,81% des 222.831 électeurs avaient déposé leur bulletin dans l'urne, pour atteindre 13,53% une heure avant la fermeture des bureaux (17h00).

"Il faut voter !", lance pourtant Sylvana Bourgeois, une retraitée arrivée dès l'ouverture, à 7h00, à l'hôtel de ville de Nouméa, l'un des six sites regroupant les 57 bureaux de vote de la commune. Une mesure exceptionnelle prise en raison des troubles qui secouent la Nouvelle-Calédonie et plus particulièrement sa capitale, et qui ont fait huit morts.

Le centre de vote, protégé par des policiers municipaux avec aux abords une vingtaine de gendarmes, a ouvert sous le bruit de détonations venues des quartiers situés au Nord de Nouméa. La nuit de samedi 8 juin à dimanche 9 juin a connu un regain de violences sur les points chauds occupés par des indépendantistes ayant érigé des barrages, auxquels les loyalistes ont répondu par d'autres points de blocage.

Le Grand Nouméa est bardé de barricades, faites de planches de bois, de grilles métalliques, de pneus, de branchages, rendant la circulation particulièrement difficile.

Dimanche matin 9 juin, des journalistes de l'AFP ont constaté qu'un arbre fraîchement coupé entravait la circulation de la double voie express VE1. À 100 m de là, des gendarmes inondaient de gaz lacrymogènes une place en poursuivant des individus ; dans le quartier d'Auteuil, des feux ont été allumés sur des rond-points ; du côté de Tuband, des individus ont brûlé la maison des jeunes.

Ces troubles n'ont pas entravé la détermination de quelques-uns à voter. À peine quelques minutes après l'ouverture, une vingtaine d'électeurs faisaient la queue à l'hôtel de ville, tout en racontant que "ça a pété toute la nuit".

Sylvana Bourgeois, arrivée sur le "Caillou" à l'âge de 12 ans, n'a "pas la tête à ça par rapport à ce qu'il se passe dans le pays, mais il faut voter", répète-t-elle, agacée qu'on se serve du "dégel" du corps électoral pour expliquer les tensions survenues depuis le 13 mai.

"Le malaise était déjà là. Ils ne vont pas être privés des écoles, du travail. Ils vivent comme nous, comme un peuple comme nous", dit-elle, en référence au projet de réforme constitutionnelle contestée par les indépendantistes.

AFP/VNA/CVN

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