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À Addis Abeba, siège de l'Union africaine (UA), le secrétaire général de l'ONU, Ban ki-moon, a néanmoins affirmé qu'il s'agissait d'un combat de longue haleine, répétant que "la transmission du virus continuait à prendre de vitesse la mobilisation de la communauté internationale".
Des travailleurs sanitaires équipés pour soigner les malades du virus Ebola prient dans un centre de traitement de Médecins sans frontières, le 27 octobre à Monrovia au Libéria. |
"Nous avons besoin d'urgence que davantage d'équipes médicales étrangères formées se déploient dans la région", a martelé M. Ban, en tournée dans l'Est du continent avec le président de la Banque mondiale (BM), Jim Yong Kim.
"Nous allons avoir besoin d'un flux continu d'au moins 5.000 personnels de santé d'en dehors de la région", avec des rotations régulières, a renchéri le président de la BM, se disant "très inquiet de savoir où les trouver, compte tenu du facteur peur à l'œuvre en beaucoup d'endroits".
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a confirmé mardi 28 octobre que sur une cinquantaine de centres de traitement d'Ebola prévus, une vingtaine restaient encore à pourvoir en personnel médical étranger.
"Plus longtemps l'épidémie fait rage, plus grand est le risque d'une propagation à d'autres pays. Le Mali en est le dernier exemple", a souligné M. Ban.
Ce pays était toujours en état de vigilance depuis le premier cas identifié la semaine dernière, une fillette de deux ans de retour de Guinée décédée le 24 octobre à Kayes (Ouest). Plus de 50 personnes sont en quarantaine, dont une dizaine dans la capitale, Bamako.
Au Liberia, qui compte pour près de la moitié des plus de 10.000 cas recensés et la majorité des quelque 5.000 morts de l'épidémie, la Croix-Rouge, chargée de la collecte des corps autour de la capitale, a indiqué constater une baisse significative depuis le début du mois.
Intervention d'Obama
Après un pic en septembre, avec plus de 200 corps ramassés par semaine, dont plus de 300 vers le milieu du mois, les statistiques ont progressivement décliné en octobre, pour atteindre 117 la semaine dernière, a précisé le secrétaire général de la Croix-Rouge libérienne, Fayah Tamba. "Il n'y a pas besoin d'être un grand scientifique pour en conclure que le nombre de cas baisse", a estimé M. Tamba, tout en appelant à ne "pas crier victoire car l'ennemi est toujours là".
L'OMS a néanmoins tempéré les espoirs de décrue, soulignant la semaine dernière que "le nombre de cas continuait à être sous-évalué, en particulier dans la capitale du Liberia", où elle les estimait autour d'au moins 300 cas hebdomadaires.
Un porte-parole de l'Organisation a jugé qu'il était "trop tôt pour dire s'il y a une véritable réduction".
En visite dans les trois pays frappés de plein fouet, l'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power, a relevé des signes encourageants.
"Les enterrements sécurisés à Freetown sont passés de 30% à pratiquement 100%", s'est-elle félicitée en quittant la capitale sierra-léonaise à destination de Monrovia.
L'ambassade américaine à Freetown a souligné l'importance de ce progrès, relevant que "les hausses du nombre de cas peuvent s'expliquer par des enterrements non sécurisés ou clandestins", les cadavres étant particulièrement contagieux.
Par ailleurs, le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma a annoncé que tous les corps seraient désormais enterrés dans les 24 heures, à moins qu'il ne soit établi scientifiquement que la mort n'était pas due au virus.
Aux États-Unis, où le président Barack Obama devait de nouveau s'exprimer mardi 28 octobre sur Ebola, selon la Maison Blanche, la seconde infirmière guérie après avoir soigné un patient libérien décédé à Dallas (Texas, Sud) est sortie de l'hôpital.
Critiquée pour sa lenteur à verser les fonds promis, la France a annoncé le déblocage de 20 millions d'euros "d'engagement financier immédiat", principalement pour ouvrir des centres de soins en Guinée, où le directeur général la Croix-Rouge française était attendu mercredi 29 octobre.
Le milliardaire sud-africain et magnat des mines Patrice Motsepe a lui fait don d'un million de dollars au fonds Ebola pour lutter contre l'épidémie, a annoncé mardi 28 octobre son entreprise, African Rainbow Minerals.
AFP/VNA/CVN