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"Les positions des pays sont maintenant connues, mais il n'y a pas encore de consensus sur ce que devra contenir l'accord de Paris", a déclaré peu avant la fin des travaux Alden Meyer, observateur des discussions et expert auprès de l'Union of concerned scientists.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, s'exprime le 23 septembre à New York lors du sommet sur le climat. |
Les pays membres de la Convention de l'ONU sur le climat étaient réunis de lundi 20 octobre à samedi 25 octobre à Bonn pour progresser dans la rédaction du premier accord mondial pour lutter contre le réchauffement climatique. À un peu plus d'un an de l'échéance de Paris, la conférence de Lima doit déboucher sur un avant-projet de texte.
Dans la capitale péruvienne, une décision devra notamment être prise sur la nature des engagements que prendront les pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), a rappelé vendredi 24 octobre Elena Bardram, porte-parole de l'Union européenne à Bonn.
Courant 2015, les quelque 190 pays membres de la Convention onusienne sur le climat devront annoncer leur contribution à l'effort international en vue de réduire les émissions de GES, en grande partie dues aux énergies fossiles.
Vendredi 24 octobre, l'Union européenne a été la première à afficher ses objectifs, à savoir une baisse d'au moins 40% des émissions de GES en 2030 par rapport à 1990, au moins 27% d'énergie renouvelable et de gains en efficacité énergétique.
Mais tous les engagements ne seront pas formulés ainsi et les pays doivent s'entendre sur les paramètres possibles : année de référence, période d'engagement, secteurs d'activité concernés, baisse absolue, par unité de PIB ou par habitant, méthodologie, etc.
Au cours de ces débats, les États du Sud ont fait valoir que leurs efforts de réduction dépendraient des financements et des transferts de technologies auxquels ils pourront accéder. Ils défendent aussi l'idée de faire apparaître dans les contributions les mesures d'adaptation au changement climatique (évaluation, plan d'action, soutien financier), ce à quoi les pays développés sont réticents.
Accélérer le rythme
"Il y a encore un grand fossé entre les pays développés et les pays en voie de développement" sur la réduction des émissions et le financement, a convenu Seyni Nafo, porte-parole pour le groupe Afrique.
Autre thème sensible : l'évaluation des contributions par rapport à l'objectif de limiter la hausse de la température du globe à 2°C en comparaison avec l'ère pré-industrielle, alors que la planète est actuellement sur une trajectoire de + 4 à 5 °C à la fin du siècle.
"C'est un sujet qui a davantage émergé ici", indique David Waskow du World ressource institute (WRI), après avoir suivi les débats. "Tous les pays veulent un accord mais nous devons nous assurer que les contributions sont à la fois suffisamment ambitieuses et équitables", dit-il.
Concernant l'évaluation de l'effort mondial, "nous avons encore beaucoup de travail à faire à Lima et jusqu'à Paris", a commenté Elana Bardram pour l'UE.
Selon Alden Meyer, "les gens commencent à un peu paniquer en raison de l'énorme travail qui va devoir être fait à Lima" pour faire converger les points de vue. Signe que la route est encore longue, il a été proposé de faire trois sessions intermédiaires de négociations entre Lima et Paris.
En dépit de minces avancées à Bonn, les participants et les observateurs gardaient leur confiance dans le processus. "Les échanges ont été fructueux, mais il faut que le rythme s'accélère", juge David Waskow (WRI).
"Les textes rassemblant les points de vue de chacun vont être révisés, cela va permettre un atterrissage en douceur à Lima, cela évite les surprises", pense même Seyni Nafo, négociateur pour le Mali.
AFP/VNA/CVN