Ebola : l'ambassadrice américaine à l'ONU en tournée en Afrique

L'ambassadrice américaine à l'ONU a entamé dimanche 26 octobre une tournée des pays d'Afrique de l'Ouest touchés par Ebola afin d'appeler à une solidarité internationale accrue, au moment où le Mali espère enrayer toute contamination à partir de son premier cas.

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"Je dirais que nous avons besoin de prières et de médicaments, de solidarité et d'argent", a déclaré l'ambassadrice, Samantha Power, après une rencontre avec des dirigeants religieux et des survivants d'Ebola à la mosquée Fayçal de Conakry, la capitale guinéenne.

C'est de Guinée qu'est partie fin 2013 l'épidémie qui a déjà fait près de 5.000 morts, essentiellement dans la région.

L'ambassadrice américaine à l'ONU, Samantha Power

Après la Guinée, Mme Power se rendra dans les deux autres pays les plus touchés, Sierra Leone et Liberia, puis au Ghana, où est basée la Mission des Nations unies pour coordonner la lutte contre Ebola, et à Bruxelles, siège de l'Union européenne, pour "attirer l'attention sur le besoin d'un soutien international accru", selon la mission américaine à l'ONU.

"La mobilisation internationale contre Ebola doit être portée à une tout autre échelle", a-t-elle déclaré à la chaîne américaine NBC avant son départ, reprochant à de nombreux pays à l'ONU d'applaudir les efforts des États-Unis et d'autres "sans prendre eux-mêmes la responsabilité d'envoyer des médecins, des lits, ou l'argent nécessaire".

Au Mali, le dernier pays affecté, la vigilance est de mise après la mort, vendredi 24 octobre à Kayes (Ouest), du premier malade identifié dans le pays, une fillette de deux ans de retour de Guinée. Plus de 50 personnes ont été placées en quarantaine, dont une dizaine dans la capitale Bamako, par laquelle elle a transité lors d'un long périple en car.

Vif débat aux États-Unis

L'épidémie, la plus grave de l'histoire de cette fièvre hémorragique identifiée en 1976, a fait près de 5.000 morts pour plus de 10.000 cas recensés, et touché huit pays, dont deux hors d'Afrique : l'Espagne et les États-Unis.

Aux États-Unis, la décision de trois États américains - celui de New York, le New Jersey voisin et, depuis dimanche 26 octobre, l'Illinois - d'imposer d'office des quarantaines aux personnes revenant d'Afrique après avoir soigné des malades d'Ebola provoquait un vif débat.

Suite à de vives critiques, l'État de New York a assoupli ces règles dimanche 26 octobre, faisant marche arrière sur la mise en quarantaine des personnes n'ayant pas eu de contact avec un patient infecté.

Sous pression de la Maison Blanche, où les fonctionnaires estiment que ces mesures pourraient dissuader les personnels de santé d'aider à lutter contre l'épidémie, le gouverneur de New York Andrew Cuomo a rapidement allégé les procédures d'endiguement du virus.

Les personnes revenant d'une zone affectée sans présenter de symptômes et sans avoir eu de contact direct avec un malade ne seront donc pas mises en quarantaine dans l'État de New York. Leur température sera prise deux fois par jour par des personnels de santé pendant la période d'incubation de 21 jours.

Avant son départ pour l'Afrique de l'Ouest, Mme Power avait également déploré l'application de ces mesures prises à la suite d'un premier cas à New York, un médecin de retour d'une mission en Guinée.

Une infirmière de retour d'une mission en Sierra Leone a dénoncé les conditions de son placement d'office en quarantaine, racontant avoir été "interrogée comme une criminelle" à l'aéroport de Newark, dans le New Jersey.

Mais le gouverneur, Chris Christie, a assumé sa décision : il estime "protéger la santé des gens dans le New Jersey" et, d'après lui, les volontaires "comprennent aussi qu'il est dans leur intérêt et dans l'intérêt de la santé publique d'avoir une quarantaine de 21 jours".

AFP/VNA/CVN

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