Ebola : après les déclarations à l'ONU, les pays touchés attendent des actes rapides

Les pays africains en proie au virus Ebola, aux abois face à l'ampleur de l'épidémie, espéraient vendredi 26 septembre que les appels solennels à l'ONU à l'envoi massif de renforts et d'aide se traduiraient rapidement en actes.

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L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé vendredi 26 septembre que des milliers de doses de vaccins expérimentaux devraient être disponibles début 2015. "Le problème principal n'est pas le manque de médicaments", a-t-elle reconnu, mais "la faiblesse des systèmes de santé" dans les pays les plus touchés par l'épidémie qui a déjà fait près de 3.000 morts : Liberia, Guinée et Sierra Leone.
Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé une enveloppe supplémentaire de 130 millions de dollars (environ 102 millions d'euros) pour ces pays. La Banque mondiale avait annoncé jeudi 25 septembre le quasi doublement de son aide, de 230 à 400 millions de dollars.

Un jeune vendeur de noix de coco libérien près d'un centre de traitement du virus Ebola à Monrovia, le 26 septembre.


En première ligne dans la mobilisation, le président américain Barack Obama a de nouveau sonné l'alarme. Si Ebola "n'est pas maîtrisé, les experts prédisent que des centaines de milliers de personnes pourraient mourir en l'espace de quelques mois", a-t-il lancé vendredi 26 septembre.
"Nous devons nous assurer de ne plus être pris de court", a martelé M. Obama, qui avait déploré la veille lors d'une réunion sur Ebola aux Nations unies l'insuffisance des efforts internationaux.
Au Liberia, de loin le pays le plus touché, le ministre de l'Information Lewis Brown s'est dit "heureux" de la prise de conscience de la gravité de l'épidémie.
"Nous espérons que les engagements (pris jeudi) seront rapidement suivis d'effets, parce que si cela tarde à se concrétiser, les populations des différents pays vont commencer à perdre patience et accuser nos gouvernements", a déclaré M. Brown.
L'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, la plus grave de l'histoire de cette fièvre hémorragique identifiée en 1976, a tué au moins 2.917 personnes sur 6.263 cas, selon le dernier bilan de l'OMS arrêté au 21 septembre : 1.677 morts au Liberia, 635 en Guinée, 597 en Sierra Leone et 8 au Nigeria.
'Question de vie ou de mort'
La directrice générale de l'OMS Margaret Chan a mis la communauté internationale face à ses responsabilités, affirmant lors de la réunion à l'ONU : "Vous avez le pouvoir de stopper cette horrible épidémie".
Selon le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, "le monde peut et doit stopper Ebola maintenant."
"Mon pays est sur la ligne de front de l'une des plus grandes questions de vie ou de mort pour l'humanité mondiale", a déclaré le président sierra-léonais Ernest Bai Koroma.

La directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, le 25 septembre lors d’une réunion de l’ONU à New York.


Il intervenait par vidéoconférence, ayant renoncé à se rendre à New York en raison de la situation en Sierra Leone, où il a placé en quarantaine trois provinces supplémentaires, totalisant une population de plus d'un million de personnes.
"Nous sommes peut-être aujourd'hui en face de notre plus grand défi, parce que nous ne pouvons pas permettre que se réalise le scénario catastrophe dans lequel plus de 100.000 de nos citoyens innocents vont mourir d'une maladie ennemie qu'ils ne comprennent pas", a alerté la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, restée elle aussi dans son pays.
Depuis Genève, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adressé vendredi 26 septembre aux pays touchés une mise en garde : il les a appelés à ne pas bafouer "les libertés fondamentales des citoyens" au nom de la lutte contre l'épidémie.
Cuba a promis de porter de 165 à 461 les effectifs de ses médecins et infirmiers envoyés en Afrique de l'Ouest pour combattre la maladie. Le premier contingent doit être au complet en Sierra Leone début octobre. Les renforts, soit 296 professionnels de santé, sont attendus au Liberia et en Guinée.
Afin de lever un obstacle logistique à la lutte contre l'épidémie, la Côte d'Ivoire, frontalière du Liberia, a annoncé envisager la reprise des liaisons aériennes avec les pays touchés, ainsi que l'ouverture de ses ports et aéroports aux 3.000 militaires américains en cours de déploiement dans la région.
Et le virus n'en finit pas de bouleverser la vie quotidienne dans les pays victimes d'Ebola.
En Guinée, où l'épidémie s'est déclarée en décembre 2013 avant de se propager au Liberia et à la Sierra Leone voisins, les salles d'audience des tribunaux de Conakry sont fermées depuis jeudi 25 septembre jusqu'à la mi-octobre. Une décision prise en raison du décès, dû à Ebola, d'une secrétaire de la cour d'appel.

AFP/VNA/CVN

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