Vu Huy Hoàng. |
Quels défis en 2014 pour nos produits agricoles lato sensu ?
La commercialisation des produits agricoles et aquatiques a connu une bonne croissance ces cinq premiers mois avec 8,92 milliards de dollars d’exportations correspondant à une progression de 12,7% en variation annuelle, même si en mai, nous avons constaté un recul de 8,9% sur un mois avec 1,83 milliard. Ce phénomène interpelle beaucoup le gouvernement qui envisage nombre de mesures de soutien à l’exportation.
Selon moi, cette baisse des exportations en mai s’explique par le ralentissement de la consommation sur plusieurs de nos marchés traditionnels en raison de l’évolution de la conjoncture économique. Il y a également une très forte concurrence avec d’autres pays. Le développement de nouveaux débouchés comme la prévision de la croissance annuelle de nos exportations dans ce secteur sont donc difficiles.
Il y a d’autres problèmes, à commencer par le déploiement par la Chine de la plate-forme de forage Haiyang Shiyou-981 en pleine zone économique exclusive du Vietnam, laquelle a une incidence sur l’exploitation de nos ressources halieutiques et donc, par contrecoup, sur nos exportations qui en dépendent pour une grande part.
Lors de sa dernière et récente réunion périodique, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a donné pour instruction aux ministères de l’Industrie et du Commerce, et de l’Agriculture et du Développement rural, de réorganiser les produits d’export et de redistribuer les débouchés. Plus concrètement, nous exploitons davantage les marchés traditionnels, tout en poursuivant la recherche active de nouveaux débouchés.
Quelles incidences les tensions en Mer Orientale ont-elles sur les exportations nationales, selon vous ?
La Chine reste l’un des importateurs importants du Vietnam. L’année dernière, nos exportations en Chine représentaient environ 10% du chiffre d’affaires national à l’export, alors que ce pays représente environ 23% de nos importations. Jusqu’au mois de mai, les échanges commerciaux entre le Vietnam et la Chine ont normalement évolué. Nous avons besoin d’une continuité dans nos échanges commerciaux avec la Chine, puis de développer ces derniers.
Outre l’amélioration des revenus des agriculteurs, le gouvernement vietnamien fera en sorte que toutes les conditions soient favorables pour augmenter les exportations |
Mais si les relations bilatérales deviennent plus tendues à cause des litiges en Mer Orientale, il nous faudrait étudier et analyser de telles incidences, pour parer à toute éventualité. Nous prenons des mesures efficaces pour diversifier nos marchés et ainsi réduire les risques inhérents d’une dépendance à un seul débouché. Dans les temps à venir, ces mesures seront mises en œuvre plus activement.
Quelle place tient l’accord TPP dans la stratégie de développement des débouchés à l’export de nos pays ?
S’il entre en vigueur, les exportations de plusieurs de nos produits majeurs, en particulier le textile-habillement, les produits en cuir et les chaussures, ainsi que les produits agricoles et aquatiques, augmenteraient notablement.
Le gouvernement vietnamien fera en sorte que toutes les conditions soient favorables pour augmenter les exportations et améliorer les revenus des agriculteurs vietnamiens.
Selon le représentant de l’Association des producteurs et des exportateurs de produits aquatiques du Vietnam (VASEP), ce secteur connaît encore des difficultés. Quelles mesures envisager pour soutenir les entreprises ?
Une fois le TPP en vigueur, de tous les produits d’exportation majeurs du pays, ce sont le textile- habillement qui bénéficieront des plus belles opportunités. |
À mon avis, l’appréciation de la VASEP est assez objective. Sur le marché vietnamien, la consommation domestique a augmenté de près de 11% depuis le début de l’année, ce qui est un signe positif en cette conjoncture encore difficile où les consommateurs se réfrènent, mais ce comportement vaut en particulier pour les produits agricoles et aquatiques.
Comment soutenir notre marché alors ? La première chose, et la plus importante à faire, c’est d’améliorer les revenus des ménages, notamment des employés. Le ministère de l’Industrie et du Commerce, de son côté, poursuit son programme de promotion du commerce en l’améliorant continuellement. Il encourage ainsi la consommation de produits vietnamiens dans nos régions rurales, reculées et montagneuses. Ces programmes relèvent d’ailleurs de la campagne «Les Vietnamiens consomment vietnamien». Cela incite en partie à la consommation.
Quê Anh/CVN