C'est ce qu'a déclaré le 10 juin l’ambassadeur Lê Hoài Trung, chef de la Représentation permanente du Vietnam à l'ONU, dans une interview accordée aux médias internationaux à New York. L’ambassadeur vietnamien a précisé que la Chine refusait de s’engager dans un dialogue, cette dernière martelant de façon absurde que la zone en question n'était en aucun cas contestée, puisqu'appartenant à la Chine. Il a ajouté que le refus de la Chine était provocateur et suscitait de graves préoccupations.
L’ambassadeur Lê Hoài Trung, chef de la Représentation permanente du Vietnam à l'ONU. |
Répondant à l’accusation chinoise selon laquelle le Vietnam aurait perturbé intentionnellement le fonctionnement de la plate-forme et éperonné des navires chinois, le diplomate vietnamien a déclaré que la plate-forme se situait en pleine zone économique exclusive et sur le plateau continental du Vietnam. Et d'ajouter que le Vietnam déploie uniquement des navires civils dans la zone pour faire respecter la loi alors que la Chine affrète des bâtiments de guerre.
Le Vietnam a invité des journalistes internationaux, y compris chinois afin qu'ils soient des témoins directs de la situation actuelle. Les images publiées montrant des navires chinois tirant à l'aide de canons à eau ou essayant de faire couler des bateaux de pêche vietnamiens prouvent la véracité de nos affirmations, a noté le diplomate Lê Hoai Trung.
L’ambassadeur vietnamien a déclaré que le Vietnam disposait suffisamment de bases juridiques et de preuves historiques pour affirmer sa souveraineté sur la zone où la plate-forme chinoise est stationnée.
Volonté du Vietnam de régler pacifiquement la question
Et de déclarer que ce n'est pas le Vietnam le "provocateur", le pays affichant sa volonté de régler pacifiquement la question par le dialogue et les négociations. L’ambassadeur vietnamien a souligné que jusqu’à présent, le Vietnam avait fait preuve de la plus grande retenue et que le peuple vietnamien voulait toujours la paix après avoir souffert des décennies de guerre.
Début mai 2014, la Chine a effrontément implanté sa plate-forme de forage Haiyang Shiyou-981 protégée par des dizaines de navires, dont plusieurs bâtiments de guerre, et des avions dans les eaux vietnamiennes, 80 milles marins à l'intérieur du plateau continental et dans la zone économique exclusive du Vietnam.
En plus d’un mois depuis l’installation illégale par la Chine de sa plate-forme Haiyang Shiyou-981 dans les eaux vietnamiennes, le Vietnam a procédé à plus de 30 échanges et dialogues sous diverses formes et à différents niveaux avec la Chine afin de lui demander de mettre fin à ses atteintes aux droits souverains, à la juridiction comme à la souveraineté du Vietnam sur l’archipel de Hoàng Sa (Paracel).
Un bateau de la Surveillance des ressources halieutiques du Vietnam est attaqué par le canon à eau de forte puissance d'un bateau de la Chine |
Le 4 juin, le Vietnam a adressé une troisième note diplomatique à la Chine pour protester et exiger qu’elle respecte sérieusement le droit international et cesse immédiatement ses activités qui violent les droits souverains et la juridiction du Vietnam sur sa zone économique exclusive et son plateau continental.
Cependant, la Chine n’a pas seulement failli à répondre à la bonne volonté du Vietnam, mais aussi arbitrairement a élargi la sphère d’activité de sa plate-forme en la déplaçant à 15 degrés 33 minutes 36 secondes de latitude Nord et 111 degrés 34 minutes et 11 secondes de longitude Est, 60 milles marins à l’intérieur du plateau continental et de zone économique exclusive du Vietnam.
La Chine a même déployé davantage de navires d’escorte autour de sa plate-forme, par certains jours jusqu’à 140, dont plusieurs navires lance-missiles, patrouilleurs d’attaque rapide, frégates anti-sous-marine, dragueurs de mines, navires de débarquement, et avions de chasse, en poursuivant ses actes d’intimidation et ses atteintes extrêmement sérieuses.
VNA/CVN