Une carte d’artiste pour mieux gérer le showbiz

De plus en plus d’infractions, et même de scandales émaillent le showbiz. Devant cette recrudescence des problèmes, le Département des arts et des représentations a élaboré un nouveau projet de délivrance d’une carte d’artiste. Avis de professionnels concernés.

 

Nguyên Dang Chuong, chef du Département des arts et des représentations. Photo : Net/CVN
Pour de nombreux artistes, une carte d’artiste est nécessaire

Selon notre sondage, 81,2% des artistes interrogés considèrent comme nécessaire la mise en place d’une carte d’artiste. Devant les infractions survenues ces derniers temps qui ont suscité parfois de fortes réactions du public, nous avons décidé d’élaborer un tel projet. En décembre dernier, il était sur la table du ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme et, en janvier, ce dernier a publié une circulaire.

C’est depuis avril que sa délivrance a commencé pour se poursuivre jusqu’en 2016, selon notre estimation.

Cette carte d’artiste contribuera à élever la responsabilité citoyenne des artistes comme des gestionnaires de la culture, en particulier des Services de la culture, des sports et du tourisme des localités. Elle permettra également une meilleure gestion des activités de représentation artistique et une meilleure coordination entre les administrations et organismes compétents et les artistes, et donc, un assainissement du secteur. Tous les artistes, exceptés les Artistes du Peuple et les Artistes Émérites, devront formuler une demande de carte auprès de l’autorité de tutelle locale du secteur de la culture, lequel, après examen, le soumettra au ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme pour décision. Concernant sa durée de validité, nous avons proposé une option, cinq ans et illimitée. Pour notre part, nous préférons une durée de cinq ans.

 

Trân Huu Son, chef du Service de la culture, des sports et du tourisme de la province de Lào Cai.

Permission aux localités de sanctionner des infractions

À mon avis, la délivrance d’une carte professionnelle aux artistes et aux mannequins est un plus, en particulier pour mieux gérer les activités culturelles, comme dans de nombreux autres secteurs professionnels. Les métiers du spectacle n’ont rien d’exceptionnel qui justifie une dérogation sur ce point. Toutefois, nous n’attendons pas qu’une telle carte résolve tous les problèmes. Nous pensons qu’il faudra prendre d’autres mesures, notamment d’éducation, et définir de nouvelles sanctions, notamment en matière de communication. Ainsi, les médias publient beaucoup d’articles et de photos sur les artistes et les mannequins en vêtements un peu trop «léger» pour attirer les lecteurs, ce qui, à l’occasion, donne lieu à des incidents ou carrément des scandales de leur part, parce qu’il cherche à faire du lobbying.

S’agissant des sanctions, à mon avis, il faudra en confier la mise en œuvre à la localité où les infractions sont commises. Parmi celles-ci, qui restent à définir, la plus grave devrait consister, à mon sens, à un retrait de la carte d’artiste.

 

Le chanteur Trân Lâp.

Il faut informer officiellement les artistes

La délivrance de la carte professionnelle aux artistes et mannequins est largement abordée dans la presse et sur Internet. Bien que je sois concerné, je n’ai aucune proposition à faire aujourd’hui. En revanche, je pense qu’il faudra informer largement toutes les personnes qui le sont afin qu’elles puissent donner leur avis ou formuler des remarques sur cette carte.


Solution pour évaluer la qualification professionnelle

L’acteur Thanh Son.

Jeune acteur, j’ai eu la chance d’avoir un rôle dans plusieurs téléfilms et je cherche à être recruté par un organisme artistique public. À mon avis, la remise d’une carte d’artiste présente plusieurs avantages. Sa délivrance implique le contrôle et confirme le niveau et capacités professionnels, son activité, ainsi que sa formation professionnelle ou amateur. Cette carte nous permettra aussi d’être respecté dans notre métier. Et le plus important, c’est que les autorités fassent en sorte de supprimer les phénomènes négatifs.

 

Quelques points clé sur le projet de carte d’artiste
En 1999, le Département des arts et des représentations a délivré pour la première fois une carte d’artiste. Mais, trois années plus tard, elle a été annulée par arrêté gouvernemental 59/2002 compte tenu de son manque d’efficience. Avec les graves infractions commises ces dernières années dans le milieu du showbiz, le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme a demandé au Département des arts et des représentations d’élaborer un nouveau projet de carte d’artiste. Elles concernent tous les artistes travaillant dans une entreprise privée, ceux qui sont diplômés d’établissements de formation artistique, les individus primés dans des concours d’art nationaux et internationaux, les Miss et les mannequins. Quant aux infractions administratives, il s’agit, entre autres, du recours au playback lors d’une représentation, de l’utilisation de tenues extravagantes ou de maquillages excessifs, ou de comportement contraire aux bonnes moeurs. L’amende est d’un montant minimum de 20 millions de dôngs, outre le retrait de la carte professionnelle pour une durée de 6, 12 ou 24 mois. Enfin, tout retrait après trois retraits, ou toute condamnation pénale en relation à l’occasion de l’exercice de la profession sera définitif.

 

Quê Anh/CVN

 

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