Développer le réseau de transport fluvial de Hô Chi Minh-Ville

À cause du manque de fonds, le réseau de transport fluvial de Hô Chi Minh-Ville ne peut pas développer ses potentialités. Pour décharger les axes routiers, le secteur du transport et des communications de la ville expérimente des projets pour développer la voie fluviale.

La mégapole du Sud dispose d'un réseau dense de voies navigables, qui totalise près de 8.000 km. La superficie des plans d'eau occupe 16% de toute la ville. Des canaux comme Te, Tàu Hu, Tân Ho-Lo Gôm... offrent des conditions favorables au développement du tourisme et du transport fluvial.

Dans le passé, les activités commerciales dans les villes et provinces du delta du Mékong et à Hô Chi Minh-Ville se faissaient essentiellement par voie fluviale. Actuellement, toute l'agglomération de Saigon-Gia Dinh compte 320 ports et embarcadères dont les ports de Saigon, Tân Cang, Bên Nghe et Nhà Bè. Saigon est l'un des plus grands ports du pays. La ville compte des cours d'eau permettant la navigation de navires de plus de 20 tonnes.

Pourtant, ces dernières années, le secteur du transport fluvial n'a pas reçu d'investissements. Chaque jour, quelque 40 tonnes d'ordures sont jetées dans les canaux et arroyos, ce qui rend difficile la circulation des navires. Selon le directeur du Département des services portuaires de Hô Chi Minh-Ville, Ngô Dinh Quang, actuellement, les ports sont en cours de reclassement pour se conformer à la planification globale du Service municipal du transport et des communications.

Désengorger les voies routières

Selon la planification d'ici 2020 des voies fluviales et des ports de Hô Chi Minh-Ville par le Service municipal du transport et des communications, la ville comprendra 87 voies navigables, d'une longueur totale de 574 km, classées en 6 sortes. La première de 23 km, la deuxième de 1,2 km, la troisième de 24,2 km, la quatrième de 137,2 km, la cinquième de 181,6 km et la dernière de 206,9 km. De même, d'autres lignes sont planifiées pour créer des liaisons entre les quartiers de la ville et entre la ville avec d'autres localités.

Il y aura des lignes fluviales reliant la ville à des provinces du delta du Mékong comme Cà Mau, Kiên Giang ainsi qu'à la partie occidentale comme Biên Hoà et Binh Duong. Le Service du transport et des communications arrangera un réseau portuaire sur le canal Te et réorganisera le port Truong Tho (arrondissement de Thu Duc). Seront construits des ports à Nhon Duc (district Nhà Bè), Phu Dinh (8e arrondissement), Long Dinh (9e arrondissement). Khanh Hôi deviendra un port touristique et un appontement sera construit au parc Phu Thuân.

"Malgré des potentialités, la ville ren- contre des difficultés dans l'ouverture des lignes fluviales", informe le directeur adjoint du Service du transport et des communications, Trân Thê Ky. Par exemple la hauteur des ponts est modeste, ce qui risque de bloquer le passage des navires lors des marées de vive-eau.

Selon Trân Thê Ky, il faudrait reconstruire ou réparer ces ponts, ce qui demande un gros investissement. Cependant, comme l'investissement dans le secteur du transport fluvial génère difficilement des profits, les investisseurs ne s'y bousculent pas.

Depuis juillet dernier, le Service du transport fluvial de Hô Chi Minh-Ville a étudié l'ouverture de 3 lignes de navigation fluviale. Toutes ces 3 lignes partiraient de l'embarcadère de Nhà Rông (1er arrondissement) pour rayonner vers le 8e arrondissements, ceux de Go Vâp et Binh Chanh.

Des bateaux-bus contre les embouteillages

Le directeur adjoint du Service municipal du transport fluvial Phan Hoàng Tri informe que l'ouverture de ces lignes présente des conditions favorables. Si un réseau convenable de transport fluvial en commun pouvait être mis en place, celui des voies routières, envahi par des moyens de circulation en hausse constante, pourrait être dégagé et la pression qui s'y exerce s'amenuiser.

Cependant, il reste des difficultés. Les infrastructures de navigation fluviale font presque défaut. Les routes reliant les embarcadères au réseau routier également. Le directeur adjoint du Service municipal du transport et des communications, Trân Thê Ky, juge que si ce projet est étudié minutieusement, il sera couronné de succès. Actuellement, le Comité populaire municipal a donné le feu vert à l'élaboration détaillée de ce projet. Un bateau-bus pourrait transporter 30-40 passagers/fois, soit 16.000 passagers par jour et 6 millions de passagers par an.

Le projet d'ouverture de 2 lignes de bateaux-bus par la sarl Thuong Nhât a déjà été approuvé par le Comité populaire municipal. Ces 2 lignes auraient pour point de départ l'embarcadère de Bach Dang (1er arrondissement). La première ligne, d'une longueur de 10 km, comprendra 10 stations. Elle suivra le fleuve Saigon-le canal Thanh Da (traversant l'arrondissement de Tân Binh et le 2e arrondissement)-le quai Binh Quoi (arrondissement de Thu Duc). La seconde a une longueur de 11 km et comprendra 7 stations depuis le quai Bach Dang tout au long du canal Bên Nghe-Tàu Hu (traversant les 5e et 6e arrondissements) jusqu'au débarcadère de Phu Dinh (8e arrondissement).

Seize bateaux seront mis en service dont 8 auront une capacité de 100 passagers/fois et les autres de 40 passagers. Selon un représentant du Service municipal du transport et des communications, son établissement coopère actuellement avec la compagnie Thuong Nhât pour élaborer un projet détaillé et le mettre en œuvre aussitôt que possible.

L'investissement dans des bateaux-bus donnera naissance à une nouvelle forme de transport public qui est réaliste et conforme à la planification du transport dans la mégapole du Sud. Une fois en service, ces derniers contribueront à diminuer les embouteillages routiers ainsi qu'à développer le tourisme fluvial.

Minh Hà/CVN

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