Au moins 18 morts dans un attentat suicide au Pakistan

Un attentat suicide à la voiture piégée revendiqué par les talibans a fait au mois 18 morts le 12 janvier dans l'après-midi à Bannu (Nord-Ouest), selon un responsable hospitalier, l'attaque la plus meurtrière au Pakistan depuis le début de l'année.

Elle a eu lieu alors que le vice-président américain Joe Biden était en visite à Islamabad, où il a notamment déclaré que Washington, très impopulaire au Pakistan, n'était "pas l'ennemi de l'islam", et invité les Pakistanais à soutenir le partenariat stratégique entre les deux pays.

À Bannu, un kamikaze a précipité sa voiture contre un poste de police, frappant également la mosquée à côté et où des fidèles étaient en train de prier. "Nous avons reçu 18 cadavres et 15 blessés", a déclaré le docteur Mohammad Rahim, un médecin du principal hôpital de la ville.

Un précédent bilan, donné par la police, faisait état de cinq morts, tous policiers ou paramilitaires. L'attaque a été revendiquée par un porte-parole du Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), Azam Tariq. "Nous continuerons à mener de telles attaques tant que les tirs de drones continueront", a-t-il déclaré.

Le TTP a décrété à l'été 2007 la guerre à Islamabad pour son soutien à la "guerre contre le terrorisme" de Washington, et lancé une campagne d'attentats, suicide notamment, qui a tué près de 4.000 personnes dans le pays depuis.

Le 12 janvier également, deux femmes ont été tuées et sept autres personnes blessées par l'explosion de deux bombes qui visaient un bus scolaire dans les faubourgs de Peshawar, la plus grande ville du Nord-Ouest, a annoncé la police. Le 25 décembre dernier, plus de 40 personnes avaient été tuées par un attentat suicide perpétré près d'un point de distribution d'aide du Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU à Bajaur, l'une des zones tribales frontalières de l'Afghanistan. Cette attaque, la première connue perpétrée par une femme kamikaze au Pakistan, avait également été revendiquée par le TTP.

Le Nord-Ouest du Pakistan, et plus particulièrement les zones tribales frontalières de l'Afghanistan, sont les bastions des rebelles talibans pakistanais, de leurs alliés d'Al-Qaïda, et une base arrière des talibans afghans qui mènent la rébellion contre Kaboul et l'OTAN en Afghanistan.

Pour les neutraliser, Washington a largement intensifié sa campagne de tirs de drones, visant notamment le Waziristan du Nord, bastion du réseau taliban afghan Haqqani. Les derniers tirs de drones, le 12 janvier au matin, y ont tué trois rebelles présumés, selon des responsables locaux.

Washington ne cesse de demander à Islamabad d'en faire plus pour traquer les rebelles dans les zones tribales, et de lancer une offensive militaire terrestre dans le Waziristan du Nord. Le vice-président américain Joe Biden est arrivé dans la matinée à Islamabad, où il a souligné que les deux pays avaient tout intérêt à coopérer ensemble face à la menace terroriste.

Il n'y a fait aucune annonce particulière, alors que plusieurs médias pakistanais et américains avaient assuré qu'il pourrait évoquer un renforcement de l'aide américaine en matière économique, militaire et de renseignement. M. Biden devait quitter le pays dans la soirée, selon des responsables pakistanais.

AFP/VNA/CVN

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