La nouvelle équipe, qui succède à celle nommée il y a moins de quatre mois, est composée comme la précédente de 17 membres, dont quatre font leur entrée dans le gouvernement. Les titulaires des principaux ministères, Affaires étrangères, Défense et Finances, ont conservé leur portefeuille.
La seule vraie nouveauté est l'arrivée d'un transfuge de l'opposition de droite, Kaoru Yosano, 72 ans, ancien ministre des Finances dans le dernier gouvernement conservateur renversé en août 2009 par la victoire aux législatives du Parti démocrate du Japon (PDJ) de M. Kan.
Partisan d'une hausse de la taxe sur la consommation pour réduire la dette publique, M. Yosano a été nommé ministre délégué à la Politique économique et budgétaire, avec pour mission d'aider le ministre des Finances, Yoshihiko Noda, 53 ans, à restaurer l'équilibre des comptes. "Cette nomination montre la détermination de M. Kan à faire avancer la réforme budgétaire", a déclaré Shinichi Nishikawa (Université Meiji de Tokyo).
Pressé de faire adopter son budget record de plus de 92.400 milliards de yens (850 milliards d'euros), M. Kan a accepté de limoger deux des membres de son gouvernement, dont son bras droit Yoshito Sengoku, afin d'amadouer l'opposition.
Les partis de droite avaient menacé de boycotter les débats de la prochaine session parlementaire si M. Sengoku, porte-parole du gouvernement, ainsi que le ministre des Transports, Sumio Mabuchi, n'étaient pas écartés. Ils leur reprochent d'avoir mal géré un incident naval avec la Chine en septembre 2010 autour d'îlots revendiqués par Pékin et Tokyo. "Ce remaniement intervient à un moment particulièrement difficile pour le Japon", a déclaré Yukio Edano, nouveau porte-parole du gouvernement. "Il y a un bon équilibre entre jeunes et vieux. Ceci permettra à chacun d'entre nous de faire de notre mieux".
Les deux autres nouveaux entrants sont Satsuki Eda, un opposant à la peine de mort nommé ministre de la Justice, et Kansei Nakano, nommé à la tête de la Commission nationale de la Sécurité publique.
Le ministre sortant de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie (Meti), Akihiro Ohata, réticent à l'égard de l'adhésion du Japon au Partenariat de libre-échange transpacifique (TPP), change de portefeuille et hérite du ministère des Transports.
Le Meti est confié à Banri Kaieda, qui occupait le poste de ministre délégué à la Politique économique et budgétaire.
L'adhésion au TPP, soutenue par M. Kan et par les milieux d'affaires japonais, est combattue par les agriculteurs qui craignent une invasion de produits étrangers moins chers, comme le riz. "Le remaniement a été principalement imposé par les menaces de l'opposition", a commenté M. Nishikawa. "Mais les changements ne garantissent pas des débats parlementaires apaisés. Des moments difficiles attendent le Premier ministre Kan."
AFP/VNA/CVN