Des signes encourageants pour la croissance des États-Unis en 2011

Les indicateurs économiques publiés le 23 décembre aux États-Unis ont apporté leur lot de signaux encourageants pour la croissance en 2011, tout en rappelant la persistance de certaines entraves à la reprise.

Après une révision décevante la veille des chiffres du PIB de l'été, qui ont fait apparaître une consommation finalement moins forte qu'on ne le pensait au troisième trimestre, les nouveaux chiffres des dépenses des ménages ont été salués comme prometteurs.

Selon le département du Commerce, la consommation a augmenté en novembre pour le cinquième mois d'affilée, de 0,4% par rapport à octobre, soit un peu moins que ne l'espéraient les analystes.

Cette déception a été effacée par le nouveau chiffre du ministère pour le mois précédent, revu en forte hausse, à 0,7%, ce qui témoigne d'une vigueur de la consommation qui n'avait plus été constatée depuis août 2009.

Autres signes encourageants, les revenus des Américains continuent d'augmenter, et l'indice de confiance des consommateurs américains publié par l'Université du Michigan a été révisé en légère hausse pour décembre : il est à son plus haut niveau depuis juin. "Les consommateurs font leur retour", "le moral monte, et l'élan de la consommation se renforce", estime Chris Christopher, économiste du cabinet IHS Global Insight.

Les ménages "sont dans les magasins, et le rythme stable et solide de leurs achats est durable", juge son confrère Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors, alors que la saison des fêtes bat son plein.

L'indicateur des nouvelles inscriptions au chômage a lui aussi été porteur d'espoir. Il s'est maintenu près de son plus bas niveau de l'année pour la semaine qui s'est achevée le 18 décembre.

Quant aux commandes de biens durables, elles sont apparues également positives. Leur baisse de 1,3% en novembre a été provoquée par une rechute des commandes d'avions, très variables d'un mois sur l'autre. Mais hors transports, l'indicateur a rebondi de 2,4% par rapport à octobre, soit trois fois plus que prévu, et toutes ses composantes apparaissent en hausse. “Les ménages jouent leur rôle de moteur de la reprise", et sont soutenus par "l'investissement des entreprises" dont témoignent les commandes de biens durables, relève M. Naroff, pour qui le secteur privé a "clairement" pris le relais de l'État pour tirer la reprise. "C'était la meilleure nouvelle que nous pouvions avoir pour finir l'année 2010", ajoute-t-il.

Les menaces restent malgré tout présentes. Si les chiffres des inscriptions au chômage confirment une "accélération de l'amélioration" du marché de l'emploi, comme le relève Nicholas Tenev, de Barclays Capital, elles sont encore trop nombreuses pour permettre d'espérer une baisse rapide du chômage.

Celui-ci reste très élevé, à 9,8%, et continue d'entraver la reprise de la consommation. Et selon le département du Commerce, le ralentissement des prix a continué en novembre : l'inflation de base reste à son plus bas niveau depuis 1960. Cette situation inquiète la Banque centrale.

Un des buts de sa politique de relance monétaire est d'empêcher que ce ralentissement des prix ne dégénère en une déflation aux effets dévastateurs, l'autre étant de hâter la reprise pour faire baisser le chômage. Enfin, malgré son rebond de novembre, l'indicateur des ventes de maisons neuves publié le 23 décembre est resté près de son plus bas historique, témoignant des affres du secteur du logement. Un redressement durable de ce marché est perçu comme une condition essentielle à l'établissement d'une reprise économique viable à long terme.

AFP/VNA/CVN

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