Début de la recherche des boîtes noires de l'Airbus d'Air France 447

Un effort exceptionnel a commencé le 10 juin au milieu de l'Atlantique pour rechercher les boîtes noires de l'Airbus d'Air France, après 10 jours consacrés à récupérer les débris de l'avion et les corps des 228 victimes du vol AF 447 Rio-Paris qui devaient être identifiés à Recife.

Un sous-marin nucléaire d'attaque français, l'Émeraude, "a entamé ses opérations de recherche", a déclaré le capitaine de vaisseau Christophe Prazuck, porte-parole de l'armée française.

La localisation et la récupération des boîtes noires s'annoncent compliquée dans cette zone où les fonds peuvent atteindre jusqu'à 5.000 m de profondeur, mais elles sont cruciales pour tenter d'expliquer les raisons de la catastrophe, alors que l'enquête s'oriente vers une défaillance des sondes Pitot qui déterminent la vitesse de l'avion.

Un total de 41 corps ont été repêchés à ce jour par les Marines brésilienne et française. Aucun nouveau corps ou débris important n'a été récupéré mercredi, a indiqué le général Ramon Cardoso, porte-parole de l'aéronautique, lors d'un point de presse à Recife (Nord-Est). Selon lui, le mauvais temps "n'a pas aidé" et les courants marins entraînent les débris de plus en plus loin, au large des côtes brésiliennes vers le Sénégal.

Il a ajouté que les recherches continueront au moins jusqu'au 19 juin. "Le 19 juin est une date où, en fonction des courants, il sera encore possible de trouver des corps à des distances acceptables pour nos avions et nos bateaux", a-t-il souligné.

Sur les 41 corps repêchés, 16 devaient être transportés dans la soirée de l'île de Fernando de Noronha à Recife en vue de leur identification formelle.

Une flottille de 6 navires, dont la frégate française Ventôse, de 12 avions et hélicoptères brésiliens et de 2 avions français, travaillent sans relâche depuis le crash de l'Airbus, dans la nuit du 31 mai au 1er juin, à récupérer en priorité les corps mais aussi tous les débris qui flottent dans l'océan.

Pour aider aux recherches, la France a dépêché de gros moyens : outre l'Émeraude, sont attendus dans les prochains jours le navire amphibie Mistral et 2 remorqueurs de haute-mer. Le navire de recherches océanographiques Pourquoi Pas doit également arriver prochainement sur les lieux, avec ses robots sous-marins qui seront chargés de récupérer les boîtes noires, si elles sont localisées.

Le Pentagone a également envoyé 2 instruments d'écoute qui peuvent détecter les signaux émis par des boîtes noires à une profondeur allant jusqu'à 6.100 m.

Le porte-parole de l'État-major français a expliqué mercredi que le sous-marin devait "débuter par une première zone de recherches de 20 (milles) nautiques sur 20 soit 36 km sur 36 qu'il doit couvrir en une journée".

L'Émeraude, l'un des 6 bâtiments de ce type en service dans la Marine française, est spécialisé dans la détection sous-marine grâce à ses sonars ultra-sensibles.

Dans l'attente des informations cruciales contenues dans les boîtes noires, l'enquête a mis en cause les sondes Pitot, même si elles ne peuvent pas à elles seules avoir provoqué le crash, selon les experts.

Sous la pression des pilotes, dont certains menaçaient de refuser de voler, Air France a annoncé le remplacement dans les prochains jours de toutes les sondes de vitesse de ses Airbus A330.

AFP/VNA/CVN

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