Les Marines brésilienne et française ont également repêché, du 6 au 8 juin, 24 corps, a annoncé le porte-parole de l'armée de l'air, le lieutenant-colonel Henry Munhoz, lors de son point de presse bi-quotidien à Recife. Le précédent décompte faisait état de 16 corps repêchés.
Au 8e jour de la traque aux débris, les forces brésilienne et française, qui ont déjà repéré des centaines d'objets et des "dizaines de composants structurels" de l'avion, commençaient à collecter des pièces importantes, dans cette zone située à 1.150 km de la côte du Brésil.
"Nous naviguons sur une mer de débris", a déclaré un membre de l'équipage de la frégate Constituiçao au quotidien O Globo.
Des sièges, des masques à oxygène, des objets personnels tels un sac à dos, une mallette, ont déjà été collectés.
Le porte-parole de l'armée de l'air, le lieutenant-colonel Henry Munhoz, a présenté aux journalistes des photos montrant un zodiac de la marine brésilienne se préparant à remorquer la dérive, un des éléments de l'empennage vertical, barré en grand par les couleurs bleu, blanc, rouge d'Air France.
Huit marins étaient visibles sur la photo participant à cette délicate opération de repêchage.
Le président Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé lundi que le Brésil "n'épargnerait aucun effort" pour récupérer tout ce qui est possible de l'Airbus d'Air France, en priorité les corps des victimes.
Les 16 corps ont tous été transférés à bord de la frégate Constituiçao qui fait route vers l'archipel de Fernando de Noronha où elle devait arriver le 9 juin.
Une expertise préliminaire des corps sera faite sur l'île avant leur transport par avion jusqu'à l'Institut médico-légal de Recife où une morgue a été installée.
Douze appareils brésiliens et 2 français participent aux recher-ches, ainsi que 6 navires dont une frégate française.
Ce dispositif devait recevoir un renfort de taille avec l'arrivée prévue mercredi du sous-marin nucléaire d'attaque français Emeraude. Avec ses sonars ultra-sensibles, il aura pour tâche de tenter de localiser les 2 boîtes noires.
Leur récupération est considérée comme primordiale pour élucider le mystère de la disparition soudaine du vol AF 447 au milieu de l'Atlantique, dans la nuit du 31 mai au 1er juin.
Les premiers éléments de l'enquête divulgués à Paris se sont concentrés sur le mauvais fonctionnement des capteurs de vitesse ou sondes Pitot.
Une note interne d'Air France de novembre 2008, consultée par l'AFP, signale ainsi qu'"un nombre significatif d'incidents" liés aux calculateurs de vitesse sont survenus sur des Airbus A330-340 d'Air France.
Estimant que le remplacement des sondes prévu par Air France était trop lent, Alter, syndicat minoritaire de pilotes de la compagnie française, a appelé le personnel navigant à "refuser tout vol sur des A330-340 n'ayant pas au moins 2 sondes Pitot modifiées".
La compagnie américaine US Airways a annoncé pour sa part avoir commencé à remplacer les capteurs de vitesse sur ses 9 A330-300.
AFP/VNA/CVN
(10/06/2009)