Le Premier ministre tchèque Jan Fischer, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, "m'a demandé s'il pouvait mettre mon nom en avant pour un second mandat" et "j'ai accepté cette demande", a indiqué le 9 juin M. Barroso, dont le mandat se termine en novembre.
Le Portugais, sans rival déclaré, est conforté par les élections euro-péennes de dimanche : selon des résultats encore provisoires, le parti conservateur PPE dont il fait partie arrive en tête avec 263 sièges au Parlement européen sur un total de 736.
Moins que la reconduction de M. Barroso, soutenue par la quasi-totalité des gouvernements euro-péens, c'est le calendrier de sa nomination qui fait débat.
Le chef du gouvernement suédois Fredrik Reinfeldt, qui dirigera l'UE à partir de juillet, s'est dit le 9 juin "favorable à ce que nous donnions dès à présent un mandat plein et entier au président" de la Commission.
En clair : dès le sommet des dirigeants européens la semaine prochaine à Bruxelles, et pas seulement un soutien politique de principe comme voulu par la France et l'Allemagne.
Pour une désignation définitive, le président français Nicolas Sarkozy a dit en mars vouloir "attendre que les Irlandais votent" à nouveau sur le traité de Lisbonne, qui doit faciliter les décisions au sein de l'UE et réformer l'organisation de la Commission. Le vote, dont dépendra l'avenir du texte, devrait intervenir en octobre. "Je voudrais avoir une idée d'ensemble quand même" des nominations à venir dans l'Union européenne, a ajouté M. Sarkozy.
Aux tractations habituelles entre pays européens sur l'attribution des postes de commissaires, s'ajouteront en effet avec le traité de Lisbonne celles pour nommer un président stable du Conseil de l'UE et un Haut représentant pour les Affaires étrangères aux prérogatives renforcées.
La chancelière allemande Angela Merkel a confirmé le 9 juin qu'elle aussi soutenait M. Barroso pour un second mandat. Mais elle "préférerait quelque chose de moins formel" qu'une nomination effective dès la semaine prochaine, selon un diplomate européen, dans l'attente du vote irlandais. Et peut-être aussi des élections législatives allemandes en septembre.
Le Premier ministre tchèque et M. Barroso se sont rendus dès le 9 juin à Berlin, première étape d'une tournée européenne de consultations en vue du sommet.
Le Parlement européen aura aussi son mot à dire. Or malgré leur score de dimanche, les conservateurs n'y ont pas la majorité absolue. Dès lundi, ils ont appelé libéraux et sociaux-démocrates à une alliance. Les premiers devraient compter au moins 80 sièges dans le prochain Parlement et les seconds au moins 162.
Daniel Cohn-Bendit, chef de file des Verts qui ont effectué une percée à 52 sièges, a toutefois appelé à "créer une majorité contre Barroso". Prudent, ce dernier s'est gardé une porte de sortie : "J'évaluerai si mon ambition pour l'Europe correspond à l'ambition des États membres et du Parlement européen, et je prendrai ma décision finale en fonction de cela".
AFP/VNA/CVN