"Il y a une volonté américaine de revoir l'organisation du commandement en Afghanistan", a indiqué le 10 juin un responsable militaire de l'Alliance atlantique.
Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, débattra aujourd'hui et demain des propositions américaines avec ses partenaires de l'OTAN lors d'une réunion à Bru- xelles. Après une première concertation le 10 juin aux Pays-Bas avec les ministres des pays engagés avec les États-Unis dans le Sud afghan dans les plus féroces combats contre les talibans (Pays-Bas, Australie, Canada, Danemark, Grande-Bretagne, Estonie et Roumanie).
L'idée maîtresse du futur commandant en chef de la force internationale de stabilisation en Afgha- nistan (ISAF) et de l'opération américaine "Liberté immuable", le général américain Stanley McChrystal, est qu'il faut mettre fin à de graves défauts de coordination. "Il demande que (les soldats) qui font la guerre ne se mélangent pas avec ceux qui sont chargés de l'entraînement ou de la formation, ou des activités de stabilisation et de reconstruction. Il veut distinguer ces 3 fonctions", explique le responsable militaire.
En outre, "les États-Unis disent, et ils n'ont pas tort, que l'emploi des différentes forces est dispersé par région sans coordination centrale". Les 5 régions de l'ISAF (Kaboul, Nord, Sud, Est et Ouest) sont placées sous le commandement d'autant de pays de l'OTAN.
Ainsi, selon un responsable américain, un nouvel organigramme chargerait le général David Rodriguez, adjoint américain du général McChrystal, de la conduite des opérations militaires au jour le jour.
Un commandement séparé serait créé pour prendre en main la coordination inter-régionale pour assurer l'acheminement des troupes et matériels.
Enfin, le général McChrystal et son adjoint britannique à la tête de l'ISAF superviseraient les liens entre les volets militaire et civil de l'action internationale, y compris la formation de l'armée afghane.
Sous l'impulsion des États-Unis, les ministres de la Défense devraient entériner demain la création d'une "Mission d'entraînement de l'OTAN en Afghanistan", chargée aussi bien de la formation de la police que de l'armée afghane.
Les Américains, dont les effectifs en Afghanistan doivent atteindre les 68.000 hommes d'ici décembre alors que les autres pays ne fournissent qu'environ 30.000 soldats, avancent leurs propositions en ayant "la masse pour eux", observe le responsable militaire. Ils "veulent rep-rendre les affaires en main", dit-il.
"Conformément aux règles de l'OTAN il y aura toujours une autorité nationale pour contrôler l'emploi des forces de chaque pays", rassure le responsable militaire de l'OTAN.
Autre problème latent qui pourrait se poser avec une intensification des combats, celui des bavures parfois commises lors de bombardements aériens en soutien des troupes au sol, comme le 4 mai quand des dizaines de civils afghans ont été tués par erreur par l'aviation américaine.
Selon le responsable militaire, les pays de l'OTAN s'en inquiètent et "discutent de la mise sur pied d'un système d'enquête centralisé sur ce type d'incident".
AFP/VNA/CVN