De l’importance de créer le label du tourisme maritime

Le Vietnam privilégie depuis des années le développement de l’industrie «sans fumée». Aujourd’hui, 70% de ses activités sont concentrées sur la façade littorale. Mais le pays voit plus loin, avec la création du label du tourisme maritime. Le but, devenir un pôle d’envergure internationale.

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La baie de Ha Long, province de Quang Ninh (Nord), l’une des sept Nouvelles Merveilles du monde.

Le Vietnam compte plus de 3.200 km de côtes, une étendue maritime de plus d'un million de kilomètres carrés, quelque 2.700 îles et îlots, des plages de sable blanc plongeant dans des eaux turquoise, ainsi que deux archipels : Hoàng Sa (Paracel) et Truong Sa (Spratly).

Du Nord au Sud, des atouts indéniables

Parmi les sites les plus prestigieux: la baie de Ha Long (province de Quang Ninh, Nord), classée patrimoine naturel mondial ; la baie de Nha Trang (province de Khanh Hoa, Centre), une des plus belles baies au monde ; ou encore la ville de Dà Nang (Centre) dont la plage - qui s’étire sur une quarantaine de kilomètres - a été classée par la revue Forbes comme l’une des six plus belles de la planète. Des conditions idéales pour le développement touristique maritime et insulaire. Reste maintenant à créer et à développer un «label maritime vietnamien» pour parvenir à l’objectif que s’est fixé le gouvernement : faire du Vietnam un pôle international du tourisme maritime.

Selon l’Institut d’études et du développement touristiques (Administration nationale du tourisme), le Vietnam abrite, du Nord au Sud, de nombreuses plages identifiables au premier coup d’œil. Parmi les 125 plages et autres baies favorables à l’essor touristique, 30 sont exploitées en bonne intelligence par les localités, c’est-à-dire au service de leur développement économique et de la lutte contre la pauvreté. À titre d’exemples : Quang Ninh, Hai Phong (Nord) ; Huê, Dà Nang, Quang Nam, Khanh Hoà, Phan Thiêt (Centre) ; Kiên Giang et Bà Ria-Vung Tàu (Sud).

Des études montrent que chaque année, 70% des touristes étrangers et 50% des touristes vietnamiens optent pour un séjour en bord de mer. Pas étonnant donc que 70% du chiffre d'affaires du tourisme national provienne de la bande littorale.

Le tourisme maritime aide les locaux à éradiquer la pauvreté et à améliorer progressivement leur niveau de vie. De nombreuses entreprises ont investi dans la construction d’établissements hôteliers - qui sont maintenant au nombre de 1.400 - dont une proportion importante affichant au moins trois étoiles.

Le décor est planté, mais...

Outre ces zones, le pays investit actuellement dans les régions disposant d’un potentiel important comme Vân Dôn-Cô Tô (Nord) ou Truong Sa-Hoàng Sa, avec la mise en place de circuits touristiques et/ou la construction et l’exploitation de ports spécialisés dans l’accueil des navires de tourisme et de croisière.

Le Vietnam a pour ambition d’attirer 22 millions de visiteurs étrangers en 2020
Photo : Dang Hiên/VNA/CVN

Malgré le potentiel affiché, le tourisme maritime vietnamien pêche dans de nombreux domaines, à commencer par sa faible compétitivité. En cause : les services et produits insuffisants, de piètre qualité et qui peinent à se renouveler. La sécurité et la gestion des prix sur certains sites - en particulier en haute saison - sont aussi pointées du doigt, de même que l’amateurisme des activités de promotion du tourisme. Viennent se greffer à cette liste (non-exhaustive) le manque de services auxiliaires et la faiblesse des infrastructures.

Sur ce point précis, le pays ne dispose encore d’aucun port dédié aux activités touristiques. Autre problème : les villégiatures côtières, qui visent essentiellement une clientèle étrangère et vietnamienne riche, ne sont remplies qu’au cours des quatre derniers mois de l’année. Le reste du temps, ces établissements sont vides ou presque.

Autant de handicaps que le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme tente de surmonter, avec l’approbation du projet «Développement touristique du Vietnam pour la période 2011-2020 et sa vision pour 2030». Son objectif principal est que le tourisme maritime devienne d’ici 2020 un moteur du développement de l’économie maritime vietnamienne, permettant au pays d’être parmi les meilleures nations d’Asie du Sud-Est dans ce domaine.

Le projet a pour ambition d’attirer 22 millions de visiteurs étrangers et 58 millions de touristes vietnamiens en 2020, pour un chiffre d’affaires de 200.000 milliards de dôngs. En outre, le Vietnam devra disposer de cinq zones de tourisme maritime compétitives au niveau régional à l’horizon 2020 : Ha Long-Cat Bà (Nord), Lang Cô-Son Trà-Hôi An, Nha Trang-Cam Ranh, Phan Thiêt-Mui Né (Centre), et Phu Quôc (Sud). Pour cela, il faudra renforcer l’investissement et la promotion du tourisme maritime et insulaire, créer des projets touristiques originaux et investir dans les ressources humaines du secteur, afin de parvenir à instaurer le fameux label tant recherché.

Des solutions concrètes ont été avancées pour atteindre ces objectifs. Outre l’élaboration de politiques favorables au développement du tourisme maritime, il faudra renforcer les compétences des organismes d’état chargés de sa gestion. Point important également : la révision du plan de développement de ce secteur, lequel devra se conformer au plan de résilience aux impacts des changements climatiques.

La clé de la réussite de ce projet, ambitieux, réside dans la capacité des autorités à mobiliser tous les acteurs concernés, de près ou de loin.

Huong Linh/CVN

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