Les forums sont une bonne occasion pour les enfants de s’exprimer. |
Photo : Nguyên Thuy/VNA/CVN |
Les enfants vietnamiens n’osent pas faire part de leur opinion à leurs parents, qui décident de leur avenir professionnel et des loisirs qu’ils pratiquent. Tels sont les résultats d’une enquête menée dans dix collèges et écoles primaires de Hanoi.
«Je ne sais pas quels sont vraiment mes intérêts. Mes parents décident de tout, de mon avenir professionnel, de ce que je dois faire dans mon temps libre», partage Nguyên Hoàng Quân, élève en 5e classe de l’école primaire de Dai Yên. Nguyên Phuong Anh, en 8e classe du collège Nguyên Siêu, est du même avis : «Je n’ose pas dire ce que je pense. Cela n’intéresse pas mes parents».
Pour sa part, Khanh Linh, en 7e classe du collège Thành Công, se dit «stressée et fatiguée». «Mes parents me demandent de suivre beaucoup de cours supplémentaires pour que j’aie de bonnes notes», raconte-t-elle.
Tous ces témoignages de jeunes Hanoïens confirment qu’au Vietnam, les enfants ne décident que peu par eux-mêmes. En effet, peu d’entre eux connaissent les droits que leur garantit la Loi sur la protection, les soins et l’éducation des enfants. D’après le médecin Nguyên Trong An, directeur adjoint du Centre d’études, de formation et de développement communautaire, il faut laisser les enfants s’exprimer. Leurs pensées sont différentes de celles des adultes.
Vu Thi Kim Hoa, chef adjointe du Département des soins et de la protection des enfants (ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales), estime également que les enfants ont le droit d’exprimer leurs opinions et leurs souhaits.
Créer un organe de surveillance
Toutefois, plusieurs règlements de la Loi sur la protection, les soins et l’éducation des enfants, en vigueur depuis dix ans, ne sont plus adaptés à la réalité. D’où la mauvaise application des droits de l’enfant. «Il faut modifier ces règlements», appuie le médecin Nguyên Trong An.
En outre, en dehors de cette Loi, les droits des enfants sont réglementés dans 22 autres lois. Trop de dispersion qui empêche une application efficace. «Il est nécessaire de mieux communiquer sur les droits des enfants, dans les familles et à l’école, estime quant à lui Nguyên Phu Truong, vice-président du Conseil central des pionniers du Vietnam. Il faudrait créer un organe de surveillance et former des éducateurs spécialisés».
Faire entendre la voix des enfants
Pour pallier ces lacunes, un projet de modification de la Loi sur la protection, les soins et l’éducation des enfants est en cours. À Hanoi, lors d’un récent colloque organisé par le Conseil central des pionniers, des enfants ont fait part de la vision qu’ils avaient de leurs droits. Prendre en compte ces avis est important pour que les organismes compétents, les autorités, la famille, l’école et la société puissent améliorer au mieux la législation.
Des élèves de l’école primaire Nguyên Dinh Chiêu (Hanoi) découvrent le livre "Les droits de l’enfant". |
«Ce type de forums est très utile, souligne Vu Thi Kim Hoa. Il faudrait en organiser davantage, notamment dans les localités où les enfants ne sont que peu entendus». Il est aussi important que les principaux intéressés aient connaissance de leurs droits, mais aussi de leurs devoirs envers la société.
«Grâce à ce colloque, je suis plus au fait de mes droits. Mes questions ont toutes trouvé des réponses», commente Nguyên Hoàng Quân, élève à Hanoi.
Dào Hông Lan, vice-ministre du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales, estime que depuis l’entrée en vigueur de la Loi sur la protection, les soins et l’éducation des enfants, des résultats encourageants ont été obtenus. À noter que le Premier ministre Nguyên Tân Dung a approuvé le programme national sur la protection des enfants pour la période 2011-2015.
Le Mois d’actions pour les enfants, sur le thème «Un été de sécurité et de joie pour tous les enfants», est organisé chaque année dans toutes les localités. Plusieurs provinces et villes ont élaboré, à titre expérimental, un système de services de protection des enfants et des modèles d’assistance aux enfants en situation difficile. L’accent a été mis sur l’aide apportée aux enfants orphelins, abandonnés et handicapés.
Huong Linh/CVN