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Quelque 95% des enfants du delta du Mékong en âge d’être scolarisés fréquentent aujourd’hui les bancs de l’école. Une preuve que le système éducatif de la région s’est amélioré. En effet, depuis la libération du Sud en 1975, le réseau des établissements, de la maternelle au secondaire, a été densifié. L’enseignement supérieur a été développé. Et ce en parallèle au développement économique des localités. Dans le passé, la majorité des habitants n’avaient pas conscience de l’importance d’envoyer leurs enfants à l’école. Le taux d’alphabétisation et d’échec scolaire était donc élevé, en particulier dans les régions reculées.
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| Une classe d’informatique organisée sur un bateau itinérant destinée aux écoliers de la commune de Thanh Binh, province de Vinh Long. Un projet de trois ans (2012-2015) financé par la banque HSBC Vietnam et le Fonds Dariu. |
| Photo : CTV/CVN |
Ly Thanh Tu, directeur adjoint du Service de l’éducation et de la formation de la province d’An Giang, illustre cette situation par des chiffres : «Plus de 150.000 enfants n’ont pas été à l’école durant les premières années qui ont suivi la libération. À l’époque, la province recensait seulement 700 élèves à l’école maternelle, 144.000 élèves au primaire, 19.000 collégiens et 7.000 lycéens. En outre, le taux d’élèves en échec scolaire ou qui redoublaient s’élevait à environ 30%. En comparaison, celui des diplômés n’était que de 30%».
Le petit nombre d’établissements scolaires explique aussi cet état de fait. Dans plusieurs provinces, les écoles étaient concentrées dans les grandes agglomérations. De nombreuses communes en étaient donc dépourvues. De plus, les salles de classe étaient mal équipées et les cours souvent organisés en soirée. Jusqu’en 1997, la province de Cà Mau comptait seulement 28 écoles maternelles, 196 écoles primaires, 68 collèges et 16 lycées, installés principalement dans les villes.
Classes en feuilles de cocotier
Nguyên Phuong Bach Yên, 50 ans, habitant la commune de Tân An, district de Ngoc Hiên, province Cà Mau, se souvient : «Quand j’avais 12 ans, le district de Ngoc Hiên n’était qu’un marais. Les élèves rencontraient de nombreuses difficultés pour se rendre à l’école. Ils devaient suivre des cours dans des classes de fortune, aménagées à proximité de leurs maisons. Ces classes étaient généralement construites en feuilles de cocotier. Les pupitres étaient rudimentaires. Enseignants et élèves travaillaient dans des conditions terribles».
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| Le lycée Thoai Ngoc Hâu de la province d’An Giang. |
Pour renverser la vapeur, les autorités des provinces du delta du Mékong se sont donc attelées à sensibiliser et à encourager les citoyens à envoyer leurs enfants à l’école. D’autres mesures ont aussi été prises. Dans les provinces, les chemins en terre battue et les sentiers ont été remplacés par des chemins bétonnés. Des écoles bien équipées ont été construites. Notamment dans les districts de Tinh Biên et Tri Tôn (province d’An Giang) ainsi que de Nam Can et Ngoc Hiên (province de Cà Mau).
«Une route relie aujourd’hui le centre des communes et les hameaux. Elle permet d’atteindre les écoles, de la maternelle au secondaire. Ce n’était pas le cas il y a dix ans. Désormais, les élèves n’ont plus besoin de bateaux pour aller en classe. Ils peuvent utiliser leur vélo ou leur moto, commente Trân Van Ut, directeur adjoint du Bureau de l’éducation et de la formation du district de Ngoc Hiên. Le nombre de noyades et le taux d’absentéisme a fortement baissé».
De une à 17 universités
Vo Trong Huu, directeur du Département de la culture et de la société (relevant du Comité de pilotage du Nam Bô occidental), se rappelle que le delta du Mékong était considéré comme le parent pauvre du pays en matière d’éducation. Mais, grâce à la mise en œuvre de politiques d’investissement, la situation s’est améliorée rapidement. «Le réseau scolaire répond désormais aux besoins fondamentaux en termes d’éducation. La région compte actuellement 6.773 écoles de tous les niveaux, dont 1.522 écoles répondent aux normes nationales, soit plus de 22,5%», remarque-t-il.
Chaque année, le taux de diplômés du baccalauréat représente 99% des effectifs. Le nombre d’universités est passé d’une en 1975 à 17 à l'heure actuelle. De manière générale, le nombre d’étudiants a augmenté. Ils sont plus de 72.500 étudiants dans le premier cycle universaire. Selon les experts, le système éducatif du delta du Mékong permet désormais de former du personnel qualifié, nécessaire au développement de la région.