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Les places de jeux, ici dans le parc de l’arrondissement de Câu Giây, à Hanoi, ne sont pas assez nombreuses. |
Depuis le mois d’avril, chaque samedi, la rue Dào Duy Tu, à Hanoi, est plus animée qu’à l’ordinaire. La raison de cette effervescence ? Une place de jeux mobile, avec une balançoire, un toboggan, mais aussi des échasses et des cordes à sauter, qui fait la joie des enfants et de leurs proches. Ce type d’animation se poursuivra jusqu’en juillet dans les rues piétonnes du Vieux quartier.
Le projet, intitulé «S’amuser dans la rue», a été initié par Think Playgrounds, une société fondée par de jeunes architectes, sous l’égide des autorités locales et de différentes associations. Il permet de valoriser la créativité et d’encourager les enfants à pratiquer une activité physique dans les quartiers où les parcs et les places de jeux ne sont pas légion. Le coût de ces équipements, fabriquées à partir de matériaux recyclés, est modeste.
«Les enfants ne grandissent pas bien s’ils sont isolés. Plusieurs études internationales montrent qu’ils sont plus heureux quand ils vivent dans des pays où les rues sont peuplées et animées. Le projet +S’amuser dans la rue+ en est la preuve», partage Kiêu Thanh Hà, membre de HealthBridge, une organisation non gouvernementale chargée de la médecine communautaire.
Pneus transformés en balançoire
Outre l’aire de jeux mobile du Vieux quartier de Hanoi, Think Playgrounds en a notamment aménagé une près du fleuve Rouge. Là aussi, des matériaux recyclés ont été utilisés. De vieux pneus ont été transformés en balançoires colorées, des pièces de bois en fauteuils à bascule. Après l’école, les enfants du village de Phao, de l’arrondissement de Long Biên, s’y rendent et s’amusent. La joie se lit sur leurs visages comme sur ceux des parents. Ce succès prouve que réaliser un espace de loisirs avec une petite somme d’argent est possible. La place de jeux du fleuve Rouge n’a en effet coûté que 15 millions de dôngs. En moyenne, il faut compter moins de 10 millions de dôngs pour une superficie de quelque 100 m2. Soit beaucoup moins cher que pour des espaces de loisirs traditionnels. Si le coût de ses places de jeux est moindre, Think Playgrounds met toutefois un point d’honneur à assurer la sécurité des enfants. Les matériaux recyclés sont réparés, renforcés et testés.
«Le terrain de jeux près du fleuve Rouge est ouvert à tous, et c’est gratuit», commente Chu Kim Duc, président de Think Playgrounds. Il a choisi les berges du cours d’eau car c’est un quartier situé au cœur de la ville, mais où la vie de la population est encore très difficile. Les habitants ont salué la création de ce terrain et ont donc accepté de céder un lopin de terre pour que le projet puisse voir le jour.
Des matériaux recyclés ont été utilisés pour aménager une place de jeux près du fleuve Rouge. |
Lancement d’une action de financement participatif
Selon Chu Kim Duc, cofondateur de Think Playgrounds avec Nguyên Tiêu Quôc Dat, l’idée de construire des places de jeux leur est venue en 2013, après qu’une Américaine ait proposé d’offrir à la ville de Hanoi un toboggan en forme de tortue d’une valeur de 6.000 dollars, et de l’installer près du lac de Hoàn Kiêm (lac de l’Épée restituée). Mais l’initiative de cette Américaine n’a pu être réalisée. Chu Kim Duc et Nguyên Tiêu Quôc Dat se sont alors penchés sur les aires de jeux que comptaient la capitale. Leur constat : il n’y en a pas suffisamment. D’où la naissance de Think Playgrounds.
Quôc Dat explique qu’ils aimeraient construire des espaces de jeux gratuits dans tous les quartiers de la ville où des terrains sont disponibles. Les habitants participeraient au projet en fournissant des matériaux ou un soutien financier. Des fonds seraient aussi récoltés auprès d’associations et Think Playgrounds financerait en partie les équipements.
Fondé il y a une année, la société a pour l’heure créé sept espaces de loisirs à Hanoi. En outre, elle a contribué à la mise en place de structures similaires dans la commune d’An Hai (district de Ly Son, province de Quang Ngai, Centre), à Cù Lao Chàm, province de Quang Nam (Centre), à Môc Châu, province de Son La (Nord) ou à Binh Hem, province de Hoà Binh (Nord).
Récemment, Thinh Playgrounds a aussi élaboré un espace de loisirs dans les locaux du Club My, dans la rue de Hai Bà Trung, à Hanoi. Cet événement a attiré plus de 1.000 enfants.
Fort de sept collaborateurs, Think Playgrounds a besoin de forces vives pour
continuer à créer des places de jeux à Hanoi. L’entreprise a donc fait appel à des étudiants, notamment de l’Université de l’architecture ou de la construction. Elle envisage aussi de lancer une action de financement participatif.