>> Carmat va reprendre les implantations de son coeur artificiel
>> Le cœur artificiel de Carmat placé sous assistance judiciaire
>> Carmat, fabricant de cœur artificiel, en redressement judiciaire
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Au siège de l'entreprise Carmat qui fabrique des cœurs artificiels, à Bois-d'Arcy dans les Yvelines. |
Photo d’archives : AFP/VNA/CVN |
Le tribunal des affaires économiques de Versailles a décidé mardi 14 octobre de renvoyer au 25 novembre l'examen de la requête en liquidation judiciaire de la société placée en redressement judiciaire depuis le 1er juillet.
Le cœur artificiel de Carmat est destiné aux patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque terminale dans l'attente d'un cœur humain disponible pour une transplantation.
Ce nouveau report a été décidé parce qu'"un nouvel appel d'offres va être lancé", avec "l'espoir d'avoir une offre concrète déposée d'ici cette date", a précisé le directeur général de la société, Stéphane Piat, qui n’a jamais cessé de croire en un redressement possible.
"Il avait été envisagé à un moment que soit déclarée aujourd'hui la liquidation judiciaire. Ce n'est pas le cas", a confirmé le président du conseil d’administration de Carmat, Pierre Bastid, à la sortie de l'audience.
"J'ai convaincu le tribunal qu'il y avait de bonnes raisons de ne pas prononcer la liquidation judiciaire aujourd'hui, mais cela ne veut pas dire que c'est gagné", a-t-il souligné. Il portera "une nouvelle proposition de reprise" aux côtés d'autres investisseurs.
122 cœurs implantés
Lors d’une première audience le 19 août, le tribunal lui avait accordé un délai supplémentaire pour la finaliser.
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Carmat tire son nom de la collaboration à ses débuts entre son inventeur médical, le professeur Alain Carpentier et des ingénieurs de Matra Defense. |
Mais, l'offre - jusqu'ici la seule déposée - avait été jugée caduque fin septembre, M. Bastid n'ayant pas réussi à mobiliser les fonds à temps pour tenir les engagements de son plan de reprise.
Pierre Bastid était entré au capital de Carmat en 2016, à l'occasion d'une augmentation de capital à laquelle avaient également pris part deux actionnaires historiques de la société, Airbus et le fonds Truffle Capital, partis depuis.
Il lui reste six semaines, à lui comme à d'autres éventuels investisseurs potentiellement intéressés, pour présenter un plan de reprise de Carmat, née en 2008 et qui tire son nom de la collaboration à ses débuts entre son inventeur médical, le professeur Alain Carpentier et des ingénieurs de Matra Defense.
Le cœur artificiel de Carmat comprend une prothèse reproduisant la forme et la fonction d'un cœur naturel et d'une tablette pour régler les paramètres.
Au total, 122 patients ont été traités avec ce cœur artificiel qui, par le passé, a connu des défaillances techniques, dont plusieurs mortelles. Selon M. Piat, il reste à ce jour, dix-neuf implantés dont treize en France.
"Carmat a développé une technologie révolutionnaire, mais avec un modèle d’exécution et de financement trop lourd pour un acteur seul", estime Mohamed Kaabouni, analyste du courtier Portzamparc.
Le coût très élevé du dispositif - 200.000 euros - et son utilisation restreinte à un nombre limité de patients ont fini par rendre son modèle économique intenable. "On paye ce temps de développement qui a été très long" mais aussi "des problèmes de qualité" qui ont refroidi les investisseurs, reconnaissait M. Bastid fin septembre.
AFP/VNA/CVN