>> Après une série noire d'échecs, la mégafusée d'Elon Musk redécolle
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La mégafusée Starship de SpaceX décolle de la base Starbase au Texas, le 26 août 2025. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Haute de plus de 120 m, cette fusée colossale s'est élevée dans un épais nuage de fumée dans le ciel du Texas, aux alentours de 18h25 (23H25 GMT).
Cet onzième vol test survient un an jour pour jour après le 5e vol d'essai de la fusée lors duquel SpaceX avait réussi pour la première fois à rattraper le propulseur grâce à des bras mécaniques.
Depuis cette prouesse spectaculaire, Starship a néanmoins subi plusieurs revers techniques, notamment début 2025 avec des vols marqués par des explosions dans les airs.
Bien que son dernier lancement en août eut été un succès, Elon Musk n'a pas réussi à faire taire les critiques croissantes d'experts estimant que la fusée pourrait ne pas être prête à temps.
Elle devrait, en théorie, mener des vols vers Mars à partir de 2026 et permettre aux Américains de retourner sur la Lune en 2027, mais ces échéances apparaissent de plus en plus difficiles à tenir, "des milliers de défis techniques" restant encore à surmonter, selon Elon Musk lui-même.
Parmi ces derniers figurent le ravitaillement en carburant de la fusée une fois dans l'espace et la récupération du vaisseau. Autant de manoeuvres extrêmement complexes qui ne seront pas tentées lundi, de même que le rattrapage du propulseur.
À la place, SpaceX avait prévu de mener divers tests dans les airs, avant que les deux étages de la fusée ne finissent leur course dans les eaux.
"Course à l'espace"
"Nous sommes sur le point de perdre la Lune", ont alerté en septembre trois anciens hauts responsables de la Nasa dans une tribune sur SpaceNews, tandis qu'un panel d'experts indépendants a estimé qu'à ce rythme, la version modifiée de Starship devant servir d'alunisseur pourrait avoir "des années" de retard.
"Il est très improbable que nous allions sur la Lune avant la Chine", a également jugé Jim Bridenstine, ancien patron de la Nasa, devant une commission sénatoriale, exhortant Washington à élaborer un plan B.
L'enjeu est d'autant plus important que l'administration Trump fait ouvertement référence à "une deuxième course à l'espace", après celle que s'étaient livrés les États-Unis et l'Union soviétique lors de la Guerre froide.
Or, la mission Artémis 3 qui prévoit le retour des Américains sur le sol lunaire repose en partie sur une fusée Starship ayant démontré sa capacité à mener des voyages interplanétaires en toute sécurité, ce qui n'est pas encore le cas.
Malgré les défis techniques à venir et retards enregistrés, Elon Musk continue d'afficher sa confiance. L'ancien allié de Donald Trump mise sur une stratégie risquée : le lancement de multiples prototypes pour corriger au fur et à mesure les problèmes rencontrés en vol.
Si ce mantra a fait son succès, ses prévisions trop optimistes et ses promesses non tenues inquiètent désormais les observateurs, tout comme le fait qu'il a plusieurs fois appelé à privilégier Mars, son obsession, au détriment de la Lune.
AFP/VNA/CVN