Rencontre entre le président américain Barack Obama (droite) et le Premier ministre italien Mario Monti, le 9 février à la Maison Blanche. |
"Le Premier ministre est arrivé dans une période très difficile, politiquement et économiquement", a souligné M. Obama après leur première rencontre depuis que M. Monti a été investi à la suite de la chute de Silvio Berlusconi en novembre. "Je tiens à souligner à quel point nous sommes sensibles à ses débuts solides et aux mesures très efficaces qu'il encourage en Italie", a ajouté M. Obama.
M. Monti a fait adopter en janvier un vaste plan de libéralisation destiné à lever les obstacles freinant la croissance, après avoir placé son pays sous le signe de la rigueur.
"Vous avez pu voir, grâce à sa bonne gestion, à son expérience et sa connaissance de l'économie, qu'il a non seulement redonné confiance en Italie mais qu'il a aussi été capable de générer la confiance à travers l'Europe, et sur les marchés", a dit M. Obama, en disant avoir une "une grande confiance dans le leadership du Premier ministre et dans sa capacité à piloter l'Italie dans cette période difficile".
Le président américain a aussi affirmé avoir exprimé à M. Monti "notre intérêt à faire tout notre possible pour aider à la stabilisation de la zone euro" et dit que lui et son hôte étaient d'accord sur "la nécessité d'un pare-feu européen qui permettra d'établir une manière plus stable de rembourser la dette, mais aussi une stratégie de croissance au sein de l'Europe".
Cette stratégie "est évidemment importante non seulement pour l'Europe, mais aussi pour l'économie mondiale tout entière et notre économie ici aux États-Unis", a remarqué M. Obama.
La crise en Europe inquiète Washington, qui en craint les répercussions sur sa propre économie. Celle-ci a récemment donné des signes de vitalité après le choc de la récession de 2007-2009 qui avait coûté plus de huit millions d'emplois à la première puissance mondiale : le taux de chômage officiel est tombé en janvier à 8,3% de la population active, en baisse de 0,4 point en deux mois.
M. Monti a de son côté remercié M. Obama de son soutien, "qui constitue un encouragement à la persistance pour mon gouvernement". "Je suis heureux de pouvoir dire que les objectifs de consolidation budgétaire et de réformes structurelles, aussi douloureuses qu'elles puissent paraître à court terme, semblent être largement comprises par l'opinion publique italienne", a-t-il assuré.
Face à M. Monti, proche allié au sein de l'OTAN, M. Obama a salué le "sacrifice et le travail sans pareil" des soldats italiens en Afghanistan. Rome a déployé 3.800 hommes dans le cadre de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF), qui en compte environ 130.000, aux deux tiers américains. La crise syrienne figure au menu des entretiens du 9 février.
Avant de rencontrer M. Obama, M. Monti avait affirmé lors d'une conférence dans un centre de recherche économique de Washington que "l'Italie n'en est pas à un point où elle a besoin d'aide financière, mais elle a besoin d'une meilleure gouvernance".
Le 9 février, le chef du gouvernement italien a aussi rencontré le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, et a discuté avec lui "de l'importance de la croissance économique et de politiques qui encouragent la croissance plutôt que de restreindre la circulation des biens, des capitaux et de la main d'oeuvre", selon le porte-parole de M. Boehner, Michael Steel.
AFP/VNA/CVN