Des soldats de l’armée afghane en patrouille, le 5 février à Kandahar. |
"Ces soldats se battront (...) Il n'y aucun doute. Et ils seront suffisamment bons pour sécuriser leur pays et contrer l'insurrection", a déclaré le 8 février le général américain Curtis Scaparrotti, chef de l'Isaf Joint Command (IJC), chargé des opérations de la coalition en Afghanistan. D'ici octobre, l'armée afghane doit compter 195.000 hommes, la police 157.000, soit un total de 352.000 hommes, selon les projections de l'OTAN, qui a décidé de les mettre en première ligne des opérations en 2013 pour se concentrer sur un rôle de soutien.
"Je pousse les commandants à les mettre en première ligne dès que possible. Plus vite ils se retrouvent en première ligne, plus vite nous saurons comment ils s'en sortent et verrons comment nous pouvons les faire progresser", a plaidé le général Scaparrotti. À l'heure actuelle, 29 kandaks (bataillons) afghans et sept unités de la police sont considérées comme capables d'opérer de façon "indépendante" des troupes internationales, selon la classification de l'OTAN. Cela représente 1% de l'ensemble des forces afghanes, a-t-il reconnu.
"Nous n'en sommes qu'aux prémices, pour être franc avec vous", a confié le général Scaparrotti lors d'une conférence de presse au Pentagone. Près de la moitié des forces afghanes, soit 42%, sont considérées par l'OTAN comme "efficaces avec des conseillers", a ajouté le général. "Elles peuvent opérer mais ont besoin de conseillers. Elles ont besoin d'un certain encadrement pour les aider. Nous en sommes là aujourd'hui", a-t-il expliqué.
Le général Scaparrotti a par ailleurs relativisé les accusations proférées par un officier américain, le lieutenant-colonel Daniel Davis, selon qui le Pentagone enjolive les réalisations de la coalition en Afghanistan. Dans un article publié dans le journal des forces armées américaines intitulé "Vérité, mensonges et Afghanistan: comment les chefs militaires nous ont déçus", le lieutenant-colonel Davis dit avoir "constaté l'absence de succès à pratiquement tous les niveaux" en un an en Afghanistan.
"C'est la vision d'un homme", a rétorqué le général Scaparrotti, tout en reconnaissant qu'il pouvait arriver, comme l'écrit le lieutenant-colonel Davis, que des policiers ou soldats afghans renoncent à pourchasser des talibans. Mais il a rejeté les accusations sur le manque de considération des troupes alliés vis-à-vis des forces afghanes.
"Il peut arriver qu'un soldat me dise qu'ils ne sont pas bons", a reconnu le général Scaparrotti. "Mais le soldat voit ça en comparaison avec son entraînement à lui et les exigences sont très différentes" de celles de l'armée afghane, a-t-il justifié. Le responsable de la coalition a plaidé la bonne foi : "nous essayons d'être justes à propos de ce que nous voyons et comprenons de la situation, pas de la gérer comme nous voudrions qu'elle soit".
AFP/VNA/CVN