Crise belge: les indépendantistes flamands rejettent une base de compromis

L'espoir d'une sortie rapide de crise en Belgique, après 206 jours d'une crise politique record empêchant la formation d'un gouvernement, s'est évanoui le 5 janvier avec le rejet par les indépendantistes flamands d'une ébauche de compromis sur une réforme du pays.

La Nouvelle Alliance flamande (N-VA) a cependant laissé la porte ouverte à des échanges de vue avec les autres partis.

"La N-VA a des remarques fondamentales sur la note du conciliateur Johan Vande Lanotte", un document de synthèse de 60 pages qui a été soumis aux sept partis engagés dans les pourparlers suspendus depuis octobre, a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Le parti nationaliste "les lui transmettra ainsi qu'aux six autres partis", les trois néerlandophones -CDV chrétien-démocrate, SPA socialiste et verts de Groen- et les trois francophones -PS, Ecolo et centristes du CDH.

"On verra si ces remarques sont acceptables pour les autres partis. On pourra alors conclure si engager des négociations finales a un sens", a ajouté la N-VA.

Les sept partis avaient jusqu'au 5 janvier pour entériner ou pas un rapport sur les convergences possibles en matière de réforme des institutions qui leur a été remis lundi par le sénateur socialiste flamand Vande Lanotte, nommé conciliateur le 21 octobre par le roi Albert II. La réponse la plus attendue, considérée comme décisive, était celle de la N-VA, la formation ayant les revendications les plus radicales et devenue premier parti de Flandre aux législatives du 13 juin avec 28% des voix. En fin d'après-midi, seules les deux formations de gauche flamandes, les écologistes de Groen et les socialistes du SPA, avaient donné leur aval.

Optimiste, le président de Groen, Wouter Van Besien, croyait qu'un accord sur "une réforme de l'État solide" était possible "dans un laps de temps de quelques semaines sur la base de la note" du sénateur socialiste flamand Vande Lanotte.

La présidente du SPA, Caroline Gennez, s'était, elle, félicitée d'un "texte très équilibré" entre l' "autonomie fiscale considérable" accordée aux régions et la "stabilité" maintenue pour le pouvoir fédéral.

Mais le parti francophone Ecolo a mis un premier bémol, en se disant prêt à rouvrir les pourparlers à condition d'avoir des précisions sur des questions de "financement".

Le parti chrétien-démocrate flamand CDV, par la bouche de son président Wouter Beke, a été moins positif encore, en réclamant que M. Vande Lanotte "adapte" sa note "sur des points essentiels", notamment sur le volet "Bruxelles", "avant de réunir les sept partis".

Le PS, sorti vainqueur des élections côté francophone, a demandé pour sa part dans la soirée une reprise immédiate des négociations institutionnelles et a appelé à former au plus vite un gouvernement, mais il a annoncé des amendements au texte du conciliateur.

Les centristes francophones du CDH se sont dit aussi prêts à revenir à la table des négociations, mais également en demandant des amendements pour "préciser et équilibrer" le projet.

AFP/VNA/CVN

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